Un patient attend plus de 5 heures une évacuation en hélico — l’INEM et le gouvernement se renvoient la balle
Malgré les tentatives du ministre de la Défense Nuno Melo de minimiser l’affaire, le chaos autour du transport médical d’urgence par hélicoptère au Portugal ne fait que s’aggraver.
Alors que le ministre assurait ce week-end qu’un deuxième hélicoptère serait bientôt opérationnel, un patient de 49 ans victime d’un traumatisme crânien a dû attendre plus de 5 heures pour être transféré vers une unité spécialisée. Un scénario que personne n’est censé vivre dans un pays européen.
Résultat : au lieu d’admettre les dysfonctionnements et d’agir, les institutions se rejettent la responsabilité, à commencer par le directeur exécutif du SNS, Álvaro Almeida, qui renvoie l’affaire à l’INEM. « C’est une question à poser à l’INEM », a-t-il déclaré à CNN Portugal.
Il rappelle tout de même qu’un transfert de patient doit être aussi rapide que possible, en particulier entre hôpitaux de niveaux différents.
Concernant le contrat attribué à Gulf Med Aviation Services — une entreprise sans hélicoptères ni pilotes au moment de la signature — Almeida précise que le SNS n’a eu aucun rôle dans l’attribution. Or, selon “Expresso”, l’entreprise ne pourra pas remplir ses engagements avant septembre, au plus tôt.
Même constat du côté du président du syndicat des techniciens d’urgence pré-hospitalière, Rui Lázaro, qui pointe l’INEM et le gouvernement : l’appel d’offres aurait dû être lancé plus tôt ou plus tard, mais pas à un moment aussi critique.
Le drame du week-end illustre l’ampleur du problème : samedi, un homme chute d’une trottinette à Covilhã. Pris en charge rapidement par les pompiers, il est dirigé vers l’hôpital local. À 20h, la décision tombe : il doit être transféré à Coimbra pour une prise en charge neurochirurgicale.
Mais l’hélicoptère de l’armée (le seul disponible la nuit) ne peut pas atterrir à Covilhã. Il faut donc transporter le patient en ambulance jusqu’à l’aérodrome de Castelo Branco. Là, s’enchaînent six équipes médicales différentes, avec de nombreux transferts d’informations critiques.
Résultat : le transfert prend plus de cinq heures, alors qu’un hélico léger, basé à Viseu (comme prévu par le contrat Gulf Med), aurait pu faire la liaison directe en moins d’1h30, réduisant le risque et le nombre d’intervenants.
Aujourd’hui, l’homme est en soins intensifs dans un état grave. Il est encore impossible de dire si ce retard a compromis son pronostic vital.
En ligne, les commentaires sont sans appel : « L’État attribue un contrat de 77,5 millions d’euros à une entreprise sans moyens… qui ne peut pas assurer la mission. Résultat : il faut louer d’autres hélicoptères et mobiliser l’armée en plus. Le contribuable paie trois fois pour le même service !»
Cerise sur le gâteau : selon Observador, le ministère de la Santé renvoie désormais toute demande d’explication… à l’INEM.
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