Aux portes de Lisbonne, la Quinta da Abelheira est un havre de paix entre nature, Histoire et art.
Ce n’est pas la première fois que l’on vous parle de la Quinta da Abelheira dans Vivre le Portugal. Cette propriété de 40 hectares est déjà bien connue des amateurs de produits biologiques locaux de la capitale et alentours, car elle propose d’une part des paniers livrés à domicile, et a d’autre part ouvert il y a quasiment deux ans sa première boutique sur les hauteurs de Lisbonne, à quelques pas du parc Édouard VII. Aujourd’hui, ce domaine agricole séculaire offre un service de « bed and breakfast », plus communément appelé tourisme rural.
Son propriétaire actuel, Vasco, a mis toute son énergie et ses passions pour arriver à ce résultat tout à fait éblouissant, puis que c’est bien plus qu’un bel endroit où passer une nuit, c’est toute une histoire et une atmosphère que l’on retrouve à Abelheira. Plusieurs facteurs que nous énumérerons au fur et à mesure de cet article sont la clé de ce succès, mais voyons en premier lieu la localisation.
Mafra est une petite bourgade en périphérie de Lisbonne en direction d’Ericeira, où un autre environnement vous attend. Des paysages de campagne vallonnés, une petite brume presque mystique à l’aube, des chemins à travers champs, d’anciennes petites maisons bien restaurées, et bien sûr, il y a le couvent, ce monstre de l’architecture du XVIIIe siècle qui trône en maître sur la place centrale de la ville.
À quelques 10 minutes de voiture de là, on arrive à la Quinta da Abelheira, dont le nom rappelle aisément les abeilles (« abelhas »), et pour cause. Il s’agissait à l’origine d’une ferme où l’on produisait du miel, et c’est toujours le cas puisqu’on compte sur la propriété pas moins de 16 ruches. De l’espace, il y en a à perte de vue ; en effet, comme mentionné en amont, le domaine dispose de 40 hectares de champs et de plantations en tout genre : pommes, poires, choux, fraises, prunes, oignons, pommes de terre, potirons, etc.
Côté murs, cette ancienne ferme restaurée garde un air de village traditionnel avec une chapelle, une piscine qui était jadis un abreuvoir, des étables transformées en habitations ou encore une cave à vin et à huile d’olive qui sert actuellement de salon bibliothèque. Un sentiment de paix nous envahit immédiatement lorsque l’on passe la porte. Si l’on peut parler de « paix », c’est aussi parce que seulement cinq logements sont à disposition des voyageurs : trois suites ainsi que deux appartements pouvant accueillir chacun 4 personnes.
Le concept d’un séjour à la « quinta » est de passer une ou plusieurs nuits au milieu d’un paysage bucolique, en dégustant au réveil un succulent petit déjeuner. Ce dernier se com pose d’ingrédients frais qui proviennent principalement de la ferme, notamment les œufs biologiques de poules élevées en plein air, dont certaines sont issues d’une race portugaise, les Pedrês, le tout auréolé de peintures de maîtres.
Vous vous demanderez sans doute : « Quel rapport avec l’art ? » Il s’avère que le propriétaire des lieux, Vasco, collectionne les esquisses et caricatures des XIXe et XXe siècles. Les hôtes peuvent ainsi admirer les œuvres originales de Emmerico Nunes affichées sur l’immense mur du couloir qui mène aux chambres, ou encore les toiles qui siègent fièrement dans la bibliothèque, également salon et salle de petit déjeuner. Par ailleurs, dans cette pièce propice à la lecture près du feu, les hôtes peuvent trouver un catalogue ou un livre correspondant à un chef d’œuvre exposé.
Mais la force de l’art ne s’arrête pas là. En effet, la peinture s’est installée au sein même des chambres dont chacune a été baptisée en hommage à un peintre lusitanien. En plus du confort de haute qualité et de la décoration qui mêle sobriété, tradition et raffinement, une toile originale du peintre honoré ainsi que des livres sur sa vie et ses créations y sont exposés. Le Portugal compte de plus en plus d’établissements de ce type, axés sur la tranquillité dans un cadre rural, loin des lumières de la ville et proche de la nature, toutefois, un lieu comme celui-ci fait défaut. De fait, on sent que cet endroit est le fruit d’un long travail, de la passion des propriétaires et de leurs employés qui ont pour but de partager bonnement leur espace, qui est aussi leur lieu de vie.
Un producteur de fruits et légumes en grande partie biologiques, un cadre enchanteur ponctué de bâtisses séculaires parmi lesquels une église pouvant accueillir des mariages, une piscine, une salle de sport, un éventail d’activités et avec de surcroît une note artistique, c’est plus qu’inhabituel. Alors, chers lecteurs, il n’y a pas de saison pour découvrir la Quinta da Abelheira et se ressourcer au cœur de l’art avec la nature à perte de vue.
Johanna Trevoizan