La Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, qui vient de se jouer à Tanger et Rabat, aurait été précédée d’un abattage massif d’animaux domestiques dans le but d’assurer aux supporters et joueurs de football qu’ils ne courraient pas le risque de contracter la rage et d’autres maladies lors de leur visite.
Le programme de nettoyage en profondeur a été mené par des employés municipaux qui ont parcouru les souks et les rues de la ville pour attirer les chiens et les chats errants avec de la nourriture empoisonnée ou pour leur tirer dessus avec des fléchettes venimeuses. Ils ont ensuite été emmenés, morts ou vifs, par des charrettes à ordures pour être jetés dans des décharges où les survivants sont morts de faim.
Un exercice similaire a déjà été mené au Qatar, où la FIFA a également fermé les yeux sur les mauvais traitements infligés aux travailleurs immigrés considérés comme des « bêtes de somme ».
Mais l’Orient, avec ses coutumes habituelles de manger ce que l’Occident appelle des « animaux de compagnie » et d’utiliser leurs peaux pour se vêtir, n’a pas le monopole du terrorisme envers les animaux qu’on suppose souvent. Leur mauvais traitement est historiquement la plus grande tache sur nos soi-disant civilisations où qu’elles se trouvent et ne montre actuellement aucun signe d’apaisement.
La guerre a été le plus grand facteur de motivation d’une telle cruauté. Pendant et après le siège de Paris de 1871, des chiens, des chevaux et des ânes ont été abattus pour fournir de la viande aux masses. Il en va de même pour les animaux habitants du zoo et des plats sont ajoutés aux menus des restaurants à la mode (comme le ragoût de zèbre et l’éléphant rôti), plus, probablement, par désir de démontrer la polyvalence culinaire française que pour apaiser les affres de la faim.
Mais cette destruction d’animaux de compagnie devient insignifiante quand on se souvient de l’horrible massacre qui a eu lieu en Grande-Bretagne lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. En réponse à une directive gouvernementale erronée, au moins un million d’animaux domestiques ont été massacrés dans des stations d’abattage vétérinaires dans la croyance erronée qu’ils seraient un fardeau pour une nation en guerre en raison de la consommation de leurs éléments vitaux.
Célèbre, le Battersea Home for Dogs and Cats a réussi à sauver et à soigner plus de 100 000 animaux pendant les années de guerre et était responsable de l’achat de champs à Enfield où les carcasses des personnes malheureusement abattues pouvaient être enterrées.
Et ainsi de suite à l’échelle mondiale. Le Portugal ne fait pas exception. Les sociétés de sauvetage des animaux sont en mesure de relater des cas de maltraitance horribles, souvent délibérément malveillants, dans lesquels elles ont pu intervenir, mais ceux-ci sont probablement minoritaires car la plupart des actes de violence et de cruauté se déroulent clandestinement.
Pour cette raison, il est opportun d’applaudir et de soutenir les efforts déterminés du parti politique PAN (Peuple, Animaux et Nature) et des organisations de défense des animaux pour réformer le code civil qui est momentanément en pause.
Une nouvelle législation est nécessaire pour éviter les nombreuses lacunes qui ont été trouvées dans les tentatives précédentes de protéger les droits des créatures de toutes les espèces, mais particulièrement dans le cas des animaux de compagnie.
Une étape positive consisterait à introduire un système d’octroi de licences dans lequel les futurs propriétaires seraient tenus de passer un test simple pour montrer qu’ils connaissent les aspects des soins de santé et de la responsabilité publique.
Une autre serait d’exiger que chaque animal soit examiné chaque année par un vétérinaire pour s’assurer que les vaccinations sont en règle et pour repérer tout signe de mauvaise santé, de famine et d’autres mauvais traitements.
Les pouvoirs d’administration et d’exécution ont été récemment transférés aux CCDR (Commissions de coordination régionale) tandis que l’ICNF (Institut pour la conservation de la nature) reste responsable des « politiques animales ». Les deux entités ont des processus bureaucratiques lents.
Ce qui est souhaitable, c’est que les associations réputées de sauvetage des animaux et le PAN soient habilités à traiter les questions au niveau local sous réserve de l’assistance du GNR ou du PSP. Ensemble, ils peuvent exercer les soins affectueux que méritent nos amis à quatre pattes.
Commentaire de ROBERTO CAVALEIRO