TAP a répondu à la bombe « révoltante » larguée par le leader du PSD Rui Rio lors du débat télévisé pré-électoral d’hier soir.
Tenant une impression informatique, M. Rio a expliqué qu’un vol TAP au départ de Madrid pour San Francisco, s’arrêtant à Lisbonne, ne facture aux passagers de Madrid que 190 € pour le voyage transatlantique, tandis que ceux qui montent dans l’avion à Lisbonne doivent payer 697 € pour atteindre la même destination.
Le fait que les contribuables portugais soient appelés à soutenir TAP avec 3,2 milliards d’euros supplémentaires, et pourtant soient facturés plus que les Espagnols pour le même vol est « absolument indécent », a-t-il fustigé.
TAP n’est pas la compagnie aérienne phare du Portugal qu’elle aime se faire passer pour, mais le fleuron de l’Espagne « ou de tout autre pays ».
Visiblement indigné, M. Rio a qualifié la situation de « révoltante ».
Ce matin, TAP a expliqué, dans un message écrit envoyé à ECO en ligne.
Selon la compagnie, la différence provient du fait que l’un des vols est direct, l’autre non.
En d’autres termes, « pour remplir un vol vers les États-Unis, TAP doit trouver des passagers d’autres destinations, et ne peut convaincre les Espagnols de voler qu’avec un tarif compétitif », explique ECO.
Les vols directs sont également « normalement plus chers que les vols avec escales ».
Selon la déclaration de TAP : « Les prix sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Il existe une forte concurrence proposant des vols depuis n’importe quel aéroport d’Europe vers les États-Unis. Pour que TAP attire des passagers qui souhaitent voyager entre Madrid ou Barcelone et une destination aux États-Unis – l’exemple a été donné, mais valable pour la plupart des cas – il doit avoir un prix compétitif avec l’offre des compagnies aériennes qui opèrent des vols directs sur le même itinéraire, ou avec escale dans tout autre hub ».
Selon la compagnie dirigée par Christine Ourmières-Widener « les vols avec escales sont considérés comme « plus longs, moins confortables » et « moins bons » en termes d’options – d’où le prix massivement réduit.
La vérité est néanmoins que les citoyens portugais se retrouvent dans ce cas à payer près de quatre fois plus pour un vol sur leur propre compagnie aérienne « phare » que leurs voisins espagnols…
Comme l’a entendu le débat d’hier soir, un cadre du PSD vendrait TAP « aussi vite que possible ».
Rui Rio a estimé que la compagnie aérienne dessert Lisbonne « de manière indécente » tout en omettant de relier le reste du pays.