Grève des trains, jour 3

 

Le Portugal paralysé pour le troisième jour consécutif : les trains à l’arrêt, le gouvernement fulmine

Le Portugal vit ce vendredi sa troisième journée sans trains, plongeant des centaines de milliers d’usagers dans une impasse totale. Entre trajets professionnels perturbés, scolarité compromise et colère croissante, la grève des syndicats ferroviaires s’impose désormais comme un enjeu politique majeur à quelques jours des élections législatives du 18 mai.

Une paralysie nationale jugée “inacceptable” par le gouvernement, qui voit derrière ce mouvement une manœuvre orchestrée par la gauche pour affaiblir l’exécutif en campagne. De son côté, la gauche défend au contraire un combat légitime pour les droits des travailleurs.

Le leader socialiste Pedro Nuno Santos n’a pas hésité à qualifier le gouvernement de “négligent et incompétent”, l’accusant de fuir ses responsabilités face à la crise. Il craint que si la coalition de centre-droit (AD) est reconduite au pouvoir, elle restreigne le droit de grève, au détriment des salariés.

Des déclarations qui, si elles séduisent l’électorat socialiste, risquent fort de laisser un goût amer aux Portugais excédés par ces trois jours de galère, sans aucune solution alternative pour se déplacer. À l’inverse, certains pourraient voir d’un bon œil la volonté affichée par l’AD de rendre les lois sur le droit de grève “proportionnées”, afin d’éviter que le pays soit ainsi mis à l’arrêt, comme l’a souligné hier le Premier ministre.

Quant aux revendications des syndicats, le gouvernement botte en touche, expliquant qu’en période de transition pré-électorale, il n’a pas les moyens d’engager des négociations substantielles.

Interrogé sur l’absence de services minimums, le Tribunal arbitral a répondu que CP (Comboios de Portugal) avait estimé que la sécurité des passagers ne pouvait être garantie, rendant ces services irréalisables.

La compagnie ferroviaire précise que cette paralysie massive n’est pas le fruit d’un seul mot d’ordre, mais d’une série de grèves émanant de nombreux syndicats, s’exerçant dans le cadre du droit constitutionnel de grève (article 57).

La multiplication des syndicats impliqués – pas moins de seize au total – nourrit ainsi le soupçon d’une grève politisée, instrumentalisée dans le cadre de la campagne électorale. Reste à savoir si cette stratégie profitera réellement aux partis à gauche, ou si, au contraire, elle se retournera contre eux au profit de ceux qui prônent la stabilité.

Selon les derniers sondages, malgré ces tensions, la coalition AD reste en tête dans les intentions de vote, même si elle semble loin de décrocher la majorité absolue.

Source: Lusa / sic Notícias / Expresso

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