Un système judiciaire plus efficace « pourrait accroître la confiance des investisseurs dans le Portugal »

Un rapport de l’OCDE recommande également « une meilleure réglementation de l’activité des entreprises ».

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) recommande qu’« une meilleure réglementation de l’activité des entreprises et un système judiciaire plus efficace pourraient accroître la confiance des investisseurs » dans le marché portugais, et que les entreprises exigent de meilleurs services de la part du secteur public.

Ce sont quelques-unes des conclusions du rapport « l’‘impact du cadre réglementaire sur l’investissement étranger au Portugal », publié aujourd’hui.

L’organisation reconnaît que « le Portugal a amélioré les pratiques d’évaluation de l’impact réglementaire (AIR) et adopté des mécanismes pour faciliter la participation des parties prenantes à la préparation des actes législatifs et réglementaires au cours des dernières années, par exemple grâce à l’introduction d’évaluations d’impact concurrentielles et du portail électronique ConsultaLEX ».

Cependant, « les indicateurs de l’OCDE montrent que le Portugal est à la traîne des pays pairs dans les deux domaines », lit-on dans le document, dans lequel des exemples sont donnés : « Les documents RIA ne sont pas mis à disposition en ligne et l’évaluation ex post des règles existantes n’est pas obligatoire ».

De plus, ajoute-t-il, les investisseurs étrangers signalent des difficultés à comprendre la réglementation et en faire face « aux changements soudains de la législation au Portugal ».

Le rapport souligne que «la longueur des procédures judiciaires peut également nuire à l’attractivité du Portugal pour les investissements directs étrangers (IDE) affectant également les investisseurs nationaux ».

Bien que le Portugal ait procédé à des réformes du système judiciaire et amélioré « l’efficacité de ses tribunaux ces dernières années », la « durée des procédures reste long par rapport aux pays pairsnotamment devant les juridictions administratives », indique le rapport.

Par exemple, une entreprise sur deux au Portugal considère la durée des procédures judiciaires comme un obstacle « important ou très important » (données pour 2022), indique le document, estimant à environ « deux ans et quatre mois le temps nécessaire pour résoudre un litige » affaire devant un tribunal administratif ».

Autrement dit, il faut « une période de temps sept fois plus longue qu’en Lituanie », pour voir une affaire résolue.

À la lumière de cela, l’OCDE recommande « d’utiliser plus largement les évaluations d’impact de la réglementation et d’impliquer plus activement le secteur privé dans l’élaboration de la législation visant à veiller à ce que la réglementation remplisse son objectif tout en évitant des frais administratifs inutiles pour les entreprises ».

L’OCDE note également que les bonnes pratiques appliquées « dans le processus de consultation récemment développé pour façonner les réformes des licences commerciales pourraient être généralisées à l’élaboration d’autres réglementations pertinentes pour les entreprises ».

Il recommande également davantage réduire « la durée des procédures judiciaires, accroître la digitalisation des tribunaux, renforcer les ressources humaines dans les fonctions support et un recours plus large aux mécanismes extrajudiciaires ».

En ce qui concerne l’amélioration des services publics, l’OCDE reconnaît l’impact positif du programme gouvernemental de bureaucratie simplifiée Simplex, qui a réduit les charges administratives pour les entreprises, mais souligne que les investisseurs étrangers « continuent de considérer interactions avec l’administration publique portugaise comme pénible dans de nombreux domaines et demandent une plus grande efficacité et qualité des services des entités administratives ».

L’entité recommande donc simplifier les procédures de licences et d’autorisations« telles que les licences industrielles et les licences de construction, entre autres, à l’instar des modifications récentes apportées aux licences environnementales.

En ce sens, il est également nécessaire de « garantir que les autorités ont la capacité de délivrer des licences dans les délais légaux et de rendre effective l’application de la règle de l’approbation tacite pour accroître la prévisibilité pour les investisseurs ».

Le rapport recommande également de réduire le temps et la charge administrative des entreprises pour se conformer à leurs obligations fiscales, « en simplifiant davantage la fiscalité des entreprises, en renforçant les services d’information et d’assistance et en augmentant la numérisation de l’administration fiscale ».

L’OCDE soutient qu’il est nécessaire « d’évaluer et de rationaliser les incitations fiscales à l’investissement pour s’assurer qu’elles atteignent leurs objectifs sans ajouter trop de complexité au système fiscal ».

Cela comprend également la sensibilisation et l’adoption des « incitations existantes pour soutenir les transitions vertes et numériques des entreprises (y compris les incitations à former les travailleurs aux compétences numériques) ».

Selon le rapport, « il faut environ 90 jours pour obtenir une licence pour exercer une activité commerciale », soit « plus du double du temps requis dans les pays pairs (2019) ».

D’autre part, la conformité fiscale nécessite « 234 heures de travail par an, contre 50 heures en Estonie (2019) » et près de la moitié des entreprises (47%) « considèrent l’administration fiscale comme une charge importante pour l’activité des entreprises », par rapport à à seulement 3 % des entreprises, disons, en Slovaquie.

L’OCDE compare le cadre réglementaire de l’investissement au Portugal avec un groupe d’économies européennes comparables, identifie les obstacles possibles à l’investissement et évalue dans quelle mesure un environnement commercial plus favorable peut aider à attirer davantage d’IDE dans le pays. De plus, il propose un certain nombre de réformes que le gouvernement portugais pourrait envisager pour augmenter le niveau d’IDE dans l’économie.

LUSA

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