UN RÉVEIL SUCRÉ-SALÉ

Il n’y a pas d’heure pour le petit-déjeuner tant qu’il est bien fait ; c’est le cas au « Dear Breakfast », un établissement lisboète de « brunch » qui se décline en trois versions.

Il y a encore quelques années, le concept du « brunch », combinaison intelligente de « breakfast » et « lunch », n’existait pour nous autres Français que dans nos séries américaines préférées. Bien qu’en Europe nos amis britanniques étaient d’ores et déjà coutumiers du petit-déjeuner salé avec œufs, bacon, haricots et tomates, sur l’Hexagone les tartines beurrées avec de la confiture paraissaient indélogeables. Quant au Portugal, les classiques « torradas » ou le croissant jambon-fromage restaient les bases d’un réveil réussi.

Aujourd’hui, que ce soit à Paris ou à Lisbonne, les établissements axés sur le repas matinal foisonnent et proposent des formules tout compris ou à la carte. Ces derniers se présentent bien souvent de la même façon et arborent un style très newyorkais de murs blancs, mobiliers en bois clairs et plantes vertes à tir larigot. Pas facile donc de se démarquer. Julien Garrec l’a pourtant fait avec son « Dear Breakfast » (cher petit-déjeuner).

À son retour des États-Unis où il avait pu constater l’explosion des brunches dans le quartier de Brooklyn alors en émoi, l’idée avait déjà commencé à murir dans son esprit. Il est alors tombé amoureux de Lisbonne et le charme a opéré. Après avoir ouvert un premier espace à Bica, un deuxième au Chiado et s’être installé à Santos temporairement pour la saison estivale, Julien Garrec a jeté son dévolu sur l’Alfama, quartier qui lui manquait pour toucher les touristes et les locaux.

Cette nouvelle version de « Dear Breakfast » est simplement éblouissante, puisqu’elle se trouve tout d’abord dans un lieu enchanteur, à quelques pas de l’église et musée Santo António. Il s’agit d’un bâtiment historique, une ancienne fabrique de peinture, qui aurait survécu au séisme qui a dévasté la capitale lusitanienne en 1755. Le poids de l’Histoire est bien présent sur les murs, les sols et les azulejos, ou encore à travers les portes et les arcs voutés du plafond mais la surface a été modernisée avec sobriété.

Il faut savoir que certains produits sont indispensables pour un petit-déjeuner réussi : les œufs, le café d’artiste, les pancakes et les jus de fruits frais ou le célèbre mimosa. Ici, les œufs font la loi et les incontournables au menu de l’Alfama sont, entre autres, les bénédictes et les « huevos rancheros ». Les premiers se présentent pochés, délicatement déposés sur un toast, arrosés d’une sauce hollandaise crémeuse et accompagnés de pommes de terre grenailles pour la « french touch ». Les seconds sont au plat, agrémentés de haricots noirs, tomates, petits piments doux jalapeños, feta, avocat et tortilla.

Les visiteurs peuvent opter pour la formule à la carte ou pour un brunch complet qui comprend, pour 20 euros, des tartines grillées à la mode portugaise (torradas), un croissant fait maison, un café ou thé de la Companhia Portuguesa de Chá, des œufs ou des pancakes, servis sucrés ou salés et une boisson avec ou sans alcool. Si vous n’êtes pas encore adeptes du brunch, sachez que le rafraîchissement idéal pour assortir les plats est le mimosa, un cocktail dans lequel jus d’orange et vin pétillant ne font qu’un.

Les « Dear Breakfast » proposent donc la combinaison idéale pour bien commencer la journée, élaborée avec des produits frais et locaux, et ce jusqu’en fin d’après-midi. Tant mieux pour les lève-tard ou pour ceux qui, tout comme nous, pensent que le petit-déjeuner est le meilleur repas de la journée.

Johanna Trevoizan

Photos Sanda Vuckovic

Share this story

PinIt
LinkedIn
Share
WhatsApp