Le peintre britannique Glen Hague fait ses débuts en Algarve avec une exposition sur l’amour, sous toutes ses formes et dans tous ses états.
Quand on demande à l’artiste de décrire brièvement son style de peinture, il se lève et montre son t shirt sur lequel on peut lire: « Mess is more », littéralement, « le désordre c’est plus ». Originaire de Bournemouth dans le sud de l’Angleterre, il s’est installé au Portugal en 1980 et dit être l’antithèse d’un minimaliste : « J’aime la confusion ». Déjà, au début de sa carrière, il y a maintenant 35 ans, il s’inquiétait lorsque « ses tableaux étaient trop vides » et devait impérativement y ajouter quelque chose.
Son exposition qui a lieu en ce moment en Algarve, illustre à la perfection ses dires. Les peintures de Glen reflètent la multiplicité de la vie, elles contiennent beaucoup d’éléments, de grandes et de petites figures, des couleurs en abondance, des objets perdus, retrouvés et collés ; aucune n’est identique à l’autre. Le thème est cependant toujours le même : l’amour, sous toutes ses formes et tous ces états, corporel et spirituel. Il considère ce choix de sujet comme un réel défi: « Je ne commence généralement pas avec une idée précise. Mais cette fois, il a fallu de la concentration et du contrôle. J’ai adoré cette expérience ».
Quant aux autres œuvres de l’événement, elles sont le résultat de quelques années particulièrement prolifiques dans sa carrière, surtout lors de son passage dans l’atelier de Francisco Capelo, à Carcavelos. Ce dernier fait partie des grands noms de l’art portugais et a contribué à diriger son homologue britannique dans une direction différente, plus abstraite. « Quand on est peintre, on est très solitaire. Nous ne rencontrons pas nos confrères, donc il n’y a pas d’échange d’idées. Il a complètement transformé ce que j’ai fait et m’a donné énormément d’enthousiasme ».
Autodidacte, Hague a enseigné pendant de nombreuses années, en conciliant son travail pour le British Council au Portugal, avec son art, jusqu’à ce qu’il décide de s’y consacrer à plein temps. Capelo lui a enseigné l’importance des derniers détails d’un travail fondamental dans son processus créatif, qui sont basés sur trois techniques et matériaux principaux : l’acrylique, les collages et l’encre.
Ses œuvres naissent généralement d’un conflit entre deux éléments, ordre et chaos, lumière et ombre, histoire et design : « Ma première étape est de créer une ligne, par exemple des formes régulières sur une toile vierge, puis je leur jette des couleurs et je vois ce qui se passe. Je continue jusqu’à ce que je trouve quelque chose ». Comme le mélange de peinture et d’eau prend du temps à sécher, ce processus peut facilement s’étendre sur deux ou trois semaines. Parfois, les cadres sont laissés de côté jusqu’à ce que Glen y voie un quelconque intérêt, puis, il utilise une application numérique pour travailler et transformer les courbes.
Un long chemin a été parcouru par Hague depuis ses onze ans et ses premiers dessins inspirés des comics Marvel : « Je fais ce que j’ai toujours voulu faire toute ma vie, dit-il en souriant. Tout ce dont nous avons besoin, c’est… d’amour et d’art ».
Ana Tavares