La 22e édition de la Fête du cinéma français approche et, malgré la pandémie, le septième art venu de l’Hexagone fait toujours des adeptes.
Chacun ses goûts. Lorsque l’on demande à nos amis lusophones quels films français les ont-ils particulièrement
marqués, les réponses varient du tout au tout. Pour Rita, étudiante de 25 ans en tourisme à Lisbonne, c’est « Jeux d’enfants » qui lui vient immédiatement à l’esprit. Dans cette fresque romantique, Marion Cotillard et Guillaume Canet, partenaires dans la vie et sur la scène, définissent les règles dangereuses pour se dire « je t’aime ». Miguel, ingénieur lisboète de 34 ans, ne jure que par la Nouvelle Vague et c’est le « Mépris » de Jean-Luc Godard qui marque le début de sa passion pour les réalisations françaises. Rappelez-vous du couple Brigitte Bardot-Michel Piccoli, enfermé dans une relation cernée d’incompréhensions et de doutes. Puis il y a João, qui ne jure que par Leos Carax et son fameux « Mauvais sang », qui voit briller pour la première fois celle qui sera plus tard considérée comme une « muse » du septième art, en France et au-delà.
Les femmes, la France et le cinéma, c’est toute une histoire. Cette année, elles ont brillé et montré leur importance dans la production cinématographique à deux reprises majeures ; la première fois à Cannes, lorsque Julie Ducournau s’est vue décernée la Palme d’or pour son long métrage « Titane » et la seconde à Venise, avec Audrey Diwan et « L’événement » qui a gagné le Lion d’Or de la prestigieuse cérémonie italienne.
Titane – Julie Ducournau
L’évènement – Audrey Diwan
Pour sa 22ème édition, la « Festa do cinema francês » est fière de faire partie de ce mouvement qui rend hommage aux figures féminines qui se tiennent derrière et devant les caméras. Ainsi, l’emblématique actrice et réalisatrice Valérie Lemercier viendra dans la capitale présenter « Aline Dieu », un film sensible et respectueux qui donne l’opportunité au public de mieux découvrir la chanteuse québécoise Céline Dion.
Aline – Valérie Lemercier
Par ailleurs, la cinéaste Mia Hansen-Løve sera en tête d’affiche du programme du festival ; elle participera le 8 octobre à un débat avec les spectateurs à propos de « L’île de Bergman », son œuvre la plus récente présentée à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement 2021 à Cannes.
L’île de Bergman – Mia Hansen-Løve
Puis, comme chaque année, la Cinemateca Portuguesa présentera « Retrosptectivas » qui rendra cette année hommage à la réalisatrice Jacqueline Audry, première femme membre du jury du festival de Cannes en 1963, et première à oser réaliser un film lesbien, « Olivia » en 1951.
Côté programmation, le rendez-vous portugais des fondus de drames et de comédies francophones se divise en plusieurs sections : « Antestreias » (avant-première), « Retrospectivas », « Foco Mia Hansen-Løve », « ACID » (association de distribution du cinéma indépendant), « Segunda chance », « Cinejeune » et pour la première fois, « Visões do frantastico » (ciné fantastique).
Sœurs d’armes – Caroline Fourest
Malgré la pandémie et les restrictions qui en découlent, la « fête » aura lieu dans encore plus de villes du Portugal, grâce à un partenariat avec les salles Cinemas Nos, et disposera ainsi d’un plus grand nombre de place avec la garantie du respect des normes de sécurité actuellement en vigueur.
Du nord au sud du pays, en ce mois d’octobre 2021 le cinéma français sera à l’honneur avec plus de 50 longs métrages projetés dans neuf villes : à Lisbonne du 7 au 20 au Cinema São Jorge ainsi qu’à la Cinemateca Portuguesa, à Oeiras les 9, 10 et du 16 au 19, à Almada et à Coimbra du 12 au 16, à Porto du 19 au 27, à Braga et à Faro du 21 au 24, et enfin, du 28 au 31 à Evora et Viseu. Á ceux qui pensent que le cinéma est une histoire du passé, les organisateurs de l’événement n’ont qu’une réponse à donner : Longue vie au cinéma !
Johanna Trevoizan