« Nous ne pouvons pas accepter que des intérêts économiques l’emportent sur l’intégrité écologique ».
Plus de 30 associations et mouvements citoyens réclament l’abrogation de la loi « Simplex environnemental » du gouvernement sortant.
En place depuis mars de cette année, la loi vise à simplifier les procédures administratives pour l’obtention des autorisations et licences environnementales – l’idée étant que lorsqu’un projet est d’« importance nationale », il peut s’affranchir des formalités habituelles, notamment « études d’impact environnemental », etc., afin d’accélérer les choses.
Le problème avec cette réflexion est qu’elle contourne de nombreuses étapes inscrites dans le droit européen – notamment celui de la nécessité de la participation du public (Convention d’Aarhus).
Plus tôt ce mois-ci, dans un discours à la nation qui a laissé les experts bouche bée, le Premier ministre a souligné que le on soupçonne que le « trafic d’influence » dans les grands projets était simplement « la façon dont les gouvernements font des affaires »; affaire importante. Le Premier ministre a en fait suggéré : « La simplification crée de la transparence ; la bureaucratie abrite l’opacité ».
C’est une démarche qui a conduit à l’élaboration d’un nouveau manifesteexigeant l’abrogation de SIMPLEX ambiant (Simplex environnemental), au motif qu’il « tourne en dérision les valeurs fondamentales que la politique environnementale et l’instrument d’évaluation des incidences sur l’environnement visent à protéger », ainsi que « en ignorant la législation nationale et européenne dans ce domaine et en violant le droit européen et international ».
Adouber la loi « (pseudo-)environnemental SIMPLEX », suggèrent les soussignés (33 associations et mouvements), traite l’environnement « comme un obstacle à l’économie ».
« Nous pensons que cette loi, même si elle contient certains aspects positifs, ne fait rien pour résoudre les problèmes structurels qui entravent des processus plus rapides et plus transparentsse limitant à raccourcir excessivement les délais et à exclure les évaluations, et/ou à supprimer les processus de vérification, sans fondement scientifique adéquat et sans la nécessaire pesée de tous les intérêts et dangers en jeu. »
«« Plutôt que de réduire la bureaucratie, cela favorise un manque de responsabilité vers l’intérêt collectif, la protection de la nature, la biodiversité, la participation citoyenne et le développement durable ».
Le manifeste aborde certains « des risques absolument inacceptables » longuement, évoquant au passage l’exemption de l’EIE sur les projets solaires de 100 hectares ou moins qui posent « des impacts environnementaux négatifs cumulatifs sur les populations, qui se sont opposées à plusieurs de ces projets », ainsi qu’à la « dévalorisation générale de la participation » par les entités et les vérificateurs en matière environnementale.
L’un des nombreux « risques absolument inacceptables » fait référence à « accroître la vulnérabilité des ressources en eau en permettant une utilisation abusive de l’eau dans les zones urbaines».
La loi « n’ajoute pas non plus de mécanismes de surveillance ni de plateformes/outils permettant aux citoyens d’accéder aux informations sur les processus d’autorisation des projets (publics et privés) ou d’évaluer les impacts environnementaux, en particulier les impacts cumulatifs. »
« Cette tentative de rationaliser les permis et les procédures et de raccourcir les délais administratifs supprime les incitations au développement de bons projets qui minimisent les impacts environnementaux sans pour autant réduire significativement la durée des processus. »
« L’EIE est un outil important et unique pour évaluer les impacts environnementaux d’un projet dans sa phase préliminaire et, par conséquent, améliorer sa conception et définir des mesures d’atténuation. La réponse aux difficultés et aux retards administratifs ne devrait pas consister à supprimer cette étape essentiellemais plutôt de renforcer les ressources, qu’elles soient humaines, techniques ou financières, allouées aux différents organismes responsables. »
« De plus, l’EIE est un moment privilégié pour la participation du public en cherchant plus de transparence dans la prise de décision et plus d’acceptation sociale dans la mise en œuvre des projets. »
En bref, « le (pseudo-)SIMPLEX environnemental prive les citoyens et les parties intéressées de la possibilité de participer au processus décisionnel, ce qui est considéré depuis des décennies dans les pays démocratiques comme la base des pratiques de bonne gouvernance ». Il « met en péril le principe de précaution et la participation et, par conséquent, la sauvegarde de l’intérêt commun et de l’intégrité écologique pour les générations futures. »
« Nous ne pouvons pas accepter que les intérêts économiques actuels prédominent aux dépens de l’avenir de la biodiversité, des communautés et de la planète. Nous appelons à l’abrogation de cette loi ! termine le manifeste, repris aujourd’hui par l’unique député portugais du PAN, le parti Peuple, Animaux et Nature. »
Dans une interview avec Correio da Manhã, Inês Sousa Real du PAN insiste : « on ne peut pas reformuler la Justice selon le niveau des intérêts politiques », ajoutant que PAN a toujours été contre ce qu’elle appelle une « voie accélérée en matière d’environnement ».
Les signataires du manifeste comprennent PAS (la plateforme d’eau durable), A Rocha, ZERO, SPEA, GEOTA, FAPAS, Almargem, LPN, Probaal (le groupe de l’Algarve qui ce n’est que récemment qu’il a remporté une bataille majeure contre un immense parc solaire), Quercus, Regenerate (un groupe également en Algarve, lutte contre les grandes plantations d’avocats gourmandes en eau), Glocal Faro et CIVIS (l’association pour l’approfondissement de la citoyenneté).