Les ambulanciers paramédicaux et les pompiers avertissent que les services médicaux d’urgence du Portugal sont défaillants

« Ce n’est pas seulement la santé qui est en jeu ; c’est droit à la vie… ».

Les associations de techniciens médicaux d’urgence, de pompiers et d’agents de la protection civile ont réitéré aujourd’hui leurs inquiétudes concernant des lacunes dans l’assistance assuré par l’INEM (service médical d’urgence), insistant sur la nécessité d’une commission d’enquête parlementaire.

La position des associations Fenix et ANTEM suit un reportage dans Expresso à propos d’un homme risquant d’être amputé d’une jambe suite à un grave accident avec une meuleuse d’angle.

« C’est le deuxième cas dont nous avons connaissance en l’espace d’une semaine (…) ce nouveau cas révélé, que nous regrettons beaucoup, souligne sans équivoque l’incapacité et inopérabilité du soi-disant SIEM (Système Médical Intégré d’Urgence), promouvant la transformation de ce qui devrait être des Services Médicaux d’Urgence en services de secours de mauvaise qualité », indique un communiqué signé par les associations.

Vendredi, les deux associations ont critiqué la reconduction de Luís Meira à la présidence de l’INEM, appelant alors à la création d’une commission d’enquête parlementaire.

Le même jour, Expresso publiait son : « Une histoire (glaçante) de navettes entre hôpitaux après un grave accident » – un événement qui a eu lieu très récemment : « Un homme avec une meuleuse d’angle coincée dans la jambe a été envoyé à l’hôpital de Guarda, où il n’y a pas de médecins en chirurgie vasculaire. Il a été stabilisé et transféré à l’hôpital de Viseu, la meuleuse d’angle étant toujours fixée sur son corps. »

En termes de kilométrage, cela signifie que le blessé, ayant désespérément besoin de soins spécialisés, a été transporté dans une seule direction, pour ensuite devoir retracer ce trajet et arriver, quelques heures plus tard, au seul hôpital de la région équipé pour soigner ses blessures. . Il risque désormais d’être amputé de la jambe. Est-ce que cela aurait été le résultat s’il avait été transporté rapidement vers le bon hôpital ? Expresso ne le dit pas. Le journal rapporte simplement que l’homme, un sapeur forestier, ne risque plus de perdre la vie, « mais il risque toujours de perdre sa jambe. Le torniquet appliqué (par le beau-frère de l’homme, à l’aide d’une ceinture) pour stopper la circulation sanguine aura été indispensable pour stopper une hémorragie mortelle, mais plus tôt on l’enlèverait, plus on aurait de chances d’éviter des blessures causées par un manque d’oxygénation ».

Pour Fénix et l’ANTEM, toute cette histoire témoigne d’une incompétence totale : « Le centre névralgique du SIEM, notamment le Centre d’Orientation Urgente du Patient (CODU), stagne depuis trop longtemps, pris en otage par un institut refermé sur lui-même, incapable de se moderniser. et mise à jour afin de garantir la fourniture d’un service de qualité aux citoyens et au Portugal », affirment les organisations, réitérant leur position déjà exprimée vendredi.

La déclaration d’aujourd’hui fait référence à « l’incapacité répétée » de l’INEM à assurer le transport « vers des soins définitifs ».

Fénix – l’acronyme de l’Association nationale des pompiers et agents de la protection civile et de l’ANTEM (Association nationale des techniciens médicaux d’urgence) ont réitéré ce qu’ils appellent « l’incapacité de l’INEM » à répondre aux appels d’urgence, entraînant des « événements tragiques ».

Dit Lusa, « pour les organisations, ce n’est pas seulement le droit à la santé qui est en jeu, mais aussi le droit à la vie. »

« L’incapacité répétée de l’INEM à travers les CODU, assurer le transport du patient vers les soins définitifs (une unité hospitalière dotée des installations appropriées à l’état clinique du patient), conformément aux principes de base des services médicaux d’urgence, reconnus dans le monde entier », fait partie d’une longue liste de situations qui, selon les deux associations, montrent que le service « n’est pas pour fonctionner correctement », poursuit Lusa.

Le ministre portugais de la Santé, Manuel Pizarro – un homme particulièrement absent des écrans de télévision tout l’été, malgré le nombre de grèves des médecins et les « problèmes » impliquant les soins aux patients – a nommé le conseil d’administration de l’INEM, reconduit Luís Meira comme président pour un mandat de cinq ans.

« Nous pouvons conclure que le ministre de la Santé a probablement commis une erreur en reconduisant le président de l’INEM – ceci (l’homme et la meuleuse d’angle) est un cas de plus et une preuve de plus. »

« Si le renouvellement est maintenu, nous ne pouvons que supposer que l’Honorable Ministre de la Santé sera coresponsable de tous les événements indésirables qui pourraient survenir en ce qui concerne l’incapacité répétée de l’INEM à poursuivre sa mission », lit-on dans la déclaration qui, dit Lusa, sera envoyée au Président de la République, aux groupes parlementaires, à la Commission des Droits, Libertés et Garanties et à la Commission de la Santé de l’Assemblée de la République.

Par coïncidence, ce dernier avertissement est intervenu alors que les services d’ambulance à Porto ont été interrompus pendant quatre heures aujourd’hui, de 16 heures à 20 heures, en raison du manque de professionnels disponibles.

Lundi marque le « retour au Parlement » des partis en conflit au Portugal après une « pause » estivale. Les socialistes PS, avec leur majorité absolue, repoussent les critiques de tous bords – et dans de nombreux domaines – dans la mesure où leur un « atout » (la promesse d’abaisser les seuils d’imposition sur le revenu dans le prochain budget de l’État)) ne suffira peut-être pas à faciliter leur passage à l’automne.

Matériel source : LUSA

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