Le gouvernement portugais est décrit comme « admettant la réduction de l’IVA et/ou de l’ISP (taxes sur le carburant) dans un scénario extrême dans lequel le prix du pétrole atteint une valeur insoutenable pour l’économie », écrit aujourd’hui le tabloïd Correio da Manhã
La nouvelle survient alors que le chef sortant du PSD, Rui Rio, a souligné que le gouvernement tirerait en fait de l’argent de cette crise alors que les citoyens ont du mal à joindre les deux bouts.
Le budget de l’État (certes, pas encore approuvé car le gouvernement lui-même n’a pas encore officiellement prêté serment) considère l’ISP (la taxe spéciale sur les carburants) comme un montant fixe, mais l’IVA est une «fête mobile» en ce sens qu’elle reste 23 % du prix facturé.
Maintenir l’IVA de cette manière reviendrait simplement à gagner de l’argent grâce aux difficultés des contribuables. Le gouvernement « pourrait réduire les impôts », insiste Rio.
Mais rien n’est « simple » : premièrement, la « valeur insoutenable pour l’économie » n’est pas encore précisée (et va générer une énorme controverse : certains diront que les coûts du carburant ont déjà atteint ce point) ; deuxièmement, toute décision doit être prise au niveau européen.
Il ne fait aucun doute qu’une baisse des taxes réduira immédiatement le coût du carburant : les taxes constituent la part du lion de ce que chaque pays paie pour son carburant, le Portugal en particulier (où les taxes représentent environ 61 % du coût de chaque litre).
À ce jour, il y a eu de nouvelles hausses à la pompe : certains prévoyaient 19 centimes de plus sur le diesel, huit sur l’essence. La réalité semble plutôt ressembler à 14 cents sur le diesel, mais ce n’est que lundi… Le Portugal a subi 11 augmentations de prix les lundis successifs depuis le début de cette année.
Le ministre des Finances, João Leão, en augmentant le montant que le gouvernement rembourse aux conducteurs par le biais du système de bons automatiques (Cliquez ici)a déclaré que « plus de mesures pourraient être prises en fonction de l’évolution de la situation politique internationale et de la décision prise par l’Union européenne ».
Il ne fait aucun doute que plus la guerre se poursuivra en Ukraine, plus le prix du carburant augmentera.
Les analystes de JP Morgan ont déclaré que le prix du Brent (brut) en mer du Nord pourrait atteindre 185 dollars le baril, ce qui, s’il le fait, constituera un nouveau « record mondial » (le dernier (145,5 dollars le baril) étant atteint en 2008 pendant la crise financière).
Et tout comme le carburant explose, il en va de même pour les coûts de l’électricité qui devraient atteindre un nouveau record aujourd’hui, selon les rapports, d’une moyenne de 442,54 euros par MWh.