La police municipale de Lisbonne est fréquemment appelée à intervenir dans des situations similaires, explique le maire de la ville, Carlos Moedas.
Jusqu’à 30 personnes y auraient dormi chaque nuit, pour 10 à 20 euros par tête.
Un nouvel hébergement illégal et précaire, jugé dangereux, vient d’être démantelé à Lisbonne, dans le quartier d’Arroios. Cette fois-ci, il s’agissait d’un restaurant désaffecté, utilisé comme dortoir clandestin pour jusqu’à 30 immigrés en même temps.
Selon Correio da Manhã, des habitants du quartier ont signalé au conseil paroissial des « mouvements inhabituels de personnes », estimant que la situation mettait en danger la santé publique et la sécurité. Alertée, la police municipale de Lisbonne est intervenue.
Sur place, les agents ont découvert 30 lits, des bouteilles de gaz et plusieurs vélos, dans un espace non autorisé à un usage résidentiel et ne répondant à aucune condition de sécurité.
La présence de ces lits « indique qu’une trentaine de personnes pourraient y avoir vécu », a déclaré à CM la présidente du conseil paroissial, Madalena Natividade. Toutefois, il est aussi possible que l’endroit ait été utilisé comme hébergement tournant, où les occupants changeaient chaque nuit, contre une somme de 10 à 20 euros.
Ce type de situation a été déjà identifié à de multiples reprises ces dernières années. Certains immigrés paieraient même pour un créneau horaire dans un lit, un « système de roulement » tristement courant dans ces réseaux d’exploitation.
Mme Natividade a réaffirmé que la priorité du conseil est de protéger la sécurité de tous les résidents, tout en luttant, dans la limite de ses compétences, contre les situations illégales. Elle a également confié avoir été menacée verbalement et que sa voiture avait été endommagée en raison de son engagement.
« Je suis contre les mafias organisées en matière d’immigration », a-t-elle affirmé, tout en précisant que les immigrés doivent être accueillis avec « rigueur et humanité ».
L’article de CM ne précise pas ce qu’il est advenu des personnes évacuées : ont-elles été relogées, ou ont-elles dû se débrouiller par leurs propres moyens ? L’interrogation reste en suspens.
Interviewé par le journal, le maire de Lisbonne Carlos Moedas a reconnu que ce genre de cas est fréquent dans la capitale.
« Nous avons déjà mené environ 400 opérations pendant ce mandat, dont beaucoup dans des bars et restaurants détournés de leur usage initial », a-t-il déclaré.
Cette intervention à Arroios n’est qu’« une de plus », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas tolérer cela dans notre ville », a-t-il insisté, pointant le niveau d’exploitation humaine et de misère observé.
Le maire a évoqué d’autres exemples : des boutiques de souvenirs dans lesquelles des immigrés dormaient sur le sol, cachés dans des arrière-salles.
Il a rappelé qu’à Arroios, la municipalité avait récemment dû évacuer près de 100 tentes installées autour de l’église Igreja dos Anjos.
« L’État, l’AIMA (Agence pour les Migrations) et les services d’immigration doivent trouver des solutions », a martelé Carlos Moedas.
« C’est honteux. En tant que citoyen, j’ai honte de voir ce que notre pays est devenu, sans que personne n’ait rien fait jusqu’à présent », a-t-il conclu.
Le maire a précisé que cette honte ne visait pas les immigrés eux-mêmes : « Le pays a besoin d’immigrés. Mais on ne peut pas continuer à les traiter ainsi. »
Source : Correio da Manhã/ Nowcanal.pt
Le poste Trente immigrants hindoustani ont découvert vivant dans un restaurant fermé est apparu en premier sur Résident du Portugal.