Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 300 millions de personnes vivent avec une dépression dans le monde.
Une personne sur cinq a souffert ou souffrira de dépression au cours de sa vie. Le risque suicidaire est particulièrement élevé puisque 10 à 20 % des patients passent à l’action.
Les dépressions représentent donc non seulement un problème majeur de santé publique mais aussi un énorme enjeu socio-économique quand on sait que la dépression est la première cause de handicap dans le monde.
Depuis les années 1980, les traitements recommandés pour la dépression sont les antidépresseurs. Bien qu’utiles dans la dépression sévère et les personnes à haut risque de suicide, dans la majorité des autres cas, ils ont montré une efficacité limitée dans la résolution des épisodes dépressifs. En effet, il suffit de noter que le nombre de personnes dépressives a augmenté parallèlement à la prescription d’antidépresseurs.
Face à ce constat, des chercheurs se sont intéressés à d’autres domaines pour traiter la dépression, notamment celui de la psycho-nutrition, qui étudie comment l’alimentation peut influencer notre état mental. En effet, nous savons depuis de nombreuses années maintenant que ce que nous mangeons a un impact direct sur la structure et le fonctionnement du cerveau.
L’un des nutriments les plus étudiés pour résoudre et prévenir la dépression est l’acide gras polyinsaturé oméga-3. Plus précisément, 368 méta-analyses se sont penchées sur l’efficacité des oméga 3 sur la santé.
Oméga 3 : des acides gras essentiels pour notre cerveau
Pour comprendre l’impact des oméga 3 sur notre cerveau, il faut savoir qu’ils sont constitués à 60 % de lipides, principalement des phospholipides formant les membranes des 100 milliards de cellules de notre cerveau, mais aussi du cholestérol (le cerveau est le plus grand réservoir de cholestérol dans l’organisme) et des oméga 3 tels que principalement l’acide docosahexaénoïque (DHA) et dans une moindre mesure (seulement 1 %) l’acide eicosapentaénoïque (EPA).
Les Oméga 3 sont indispensables pour assurer le bon fonctionnement de notre cerveau. En effet, ils permettent d’assurer une bonne conduction électrique et une neurotransmission des informations échangées en permanence entre chacune des cellules du cerveau et celles de notre corps, notamment à travers les 0,15 quadrillions de synapses (région de contact entre deux neurones, ou entre un neurone et un autre cellule du corps) présente dans notre cerveau.
De plus, il faut savoir que les oméga 3 sont des nutriments essentiels ; c’est-à-dire qu’ils ne peuvent être apportés que par l’alimentation car notre organisme est incapable de fabriquer le précurseur et principal oméga 3 de notre organisme qui est l’acide alpha-linolénique (ALA). En effet, c’est à partir de ces derniers que l’organisme peut synthétiser les deux autres oméga 3 existants, l’EPA et le DHA.
Enfin, il faut noter que la majorité de la population occidentale est carencée en oméga 3 car elle ne consomme pas assez d’aliments en contenant : huile et graines de lin, huile de noix, huile de colza, poissons gras comme le saumon, thon, maquereau, hareng , sardines et anchois.
Une carence en oméga 3 va brouiller et ralentir la communication de nos neurones, ce qui peut provoquer ou contribuer à un fonctionnement cérébral anormal et à des troubles mentaux (comme la dépression) comme le démontrent de nombreuses études sur le sujet.
Oméga 3 et dépression
Une carence en oméga 3 est associée à l’apparition de la dépression. Toutes les études s’accordent à dire que moins on consomme d’oméga 3, plus le risque de dépression est élevé. Il existe en effet une relation inversement proportionnelle entre ces deux paramètres (voir figure 1).
Les oméga 3 ont prouvé leur efficacité dans le traitement de la dépression, notamment en association avec des antidépresseurs et avec une efficacité proportionnelle à la dose d’EPA (alors que ce sont les oméga 3 minoritaires dans notre cerveau).
De plus, les oméga 3 jouent également un rôle important dans la prévention de la dépression car ils améliorent la fluidité membranaire des cellules cérébrales, ils réduisent l’inflammation et ils améliorent la concentration de sérotonine (neurotransmetteur de la paix et de la tranquillité) dans nos synapses.
Les Oméga 3 sont donc de puissants alliés dans la lutte et la prévention de la dépression. Ils sont efficaces et particulièrement recommandés pour tout patient déprimé à des doses d’EPA supérieures à 1g par jour et à des doses de DHA supérieures à 400mg par jour. Privilégier les formules avec EPA et DHA contenant plus de 50% d’EPA.
Par Dr Aurélien Nuñez
Aurélien Nuñez est docteur en médecine fonctionnelle et micronutritionnelle, diplômé de l’Université Favaloro de Buenos Aires, Argentine. Spécialisée en Micronutrition, Alimentation, Prévention et Santé (MAPS) de l’Université Paris Descartes. Il travaille à l’hôtel Capela Das Artes dans un projet nommé Smart Treatments, où avec son collègue, Silvestre Gonzalez, un médecin orienté vers l’Ayurveda, et une équipe de thérapeutes, proposent des consultations, des thérapies corporelles, des retraites, du yoga, des cours de méditation et ateliers.
Instagram : @smart_treatments