Mandarines à Alcácer ? Une autre menace pour la biodiversité naturelle de l’Alentejo

Les écologistes dénoncent de nouveaux plans d’agriculture intensive.

En se concentrant ces jours-ci sur la nature non durable de tant de « projets agricoles intensifs », l’ONG environnementale Quercus s’est prononcée contre un autre plan, cette fois pour environ 615 hectares de mandarines, à Herdade da Batalha, Alcácer do Sal.

Les menaces sont exactement celles qui ont déjà « a saigné l’Alentejo à sec » dans les zones autour d’Odemira, avec des « boutons activés » – dans la mesure où le plan transformera complètement (Quercus dit « détruire ») le paysage indigène.

Le projet est arrivé à la fin de la phase de consultation publique pour une « étude d’impact sur l’environnement » (processus souvent accusé de faire semblant de parler d’impact environnemental).

Il s’agit, comme c’est souvent le cas, d’une zone d’intervention « entièrement à l’intérieur » d’un lopin de terre qui doit, de droit, être protégé. Dans ce cas, il s’agit de la Zone Spéciale de Conservation (ZSC) Comporta-Galé, du Réseau Natura 2000.

Selon Quercus, ce « prétendu projet d’agroforesterie n’est rien de plus qu’une agro-industrie à ciel ouvert, avec des impacts énormes sur la forêt locale ».

Le projet implique la production de mandarines qui seront envoyées à un centre de distribution à Valence (Espagne) pour l’emballage, la distribution et la commercialisation. En d’autres termes, les terres et les ressources portugaises seront utilisées pour des produits qui seront ensuite expédiés vers d’autres marchés.

La documentation sur Herdade da Batalha – disponible sur le site du portail Participa et consultée par Lusa – indique que le promoteur du projet, Azul Empírico, une société du groupe Aquaterra, prévoit d’investir 45 millions d’euros pour planter des mandariniers sur une superficie de 543,95 hectares et d’installer des structures de soutènement et des infrastructures sur 71,25 hectares de terrain.

Selon les écologistes, la zone agricole sera située dans une zone « dominée (par) des forêts de pins indigènes, avec un intérêt pour la production de pignons de pin et une grande diversité d’habitats ».

Le projet prévoit également un total de « 26 forages pour capter l’eau pour l’irrigation, la préparation du sol (déboisement, hersage, nettoyage du matériel ligneux, labour et correction des sols) sur une superficie totale d’environ 543,95 hectares », précise Lusa.

La consommation d’eau de l’aquifère sera « énorme, environ 3,57 millions de mètres cubes, ce qui compromettra d’autres captages, y compris la disponibilité pour la consommation publique entre Alcácer do Sal et Grândola », prévient Quercus.

Le simple niveau de consommation d’eau pourrait également « favoriser l’intrusion saline » (ce qui signifie que l’eau de mer pourrait s’infiltrer dans l’approvisionnement souterrain, entraînant une « dégradation de l’aquifère ».

Que cela se produise lors de la Journée internationale de la forêt est d’autant plus frustrant.

Quercus appelle le gouvernement « à ne pas approuver ce projet et d’autres projets non durables », soulignant à quel point ils contribuent de manière catastrophique à la « destruction » des zones forestières naturelles du Portugal.

Dans le même communiqué, l’association s’est également prononcée contre l’abattage récent d’environ 300 chênes-lièges sur les collines de Santa Catarina, à Vila Nova de Famalicão, dans le cadre d’un projet d’installation d’une centrale photovoltaïque sur 80 hectares de forêt. Une étude d’impact environnemental n’a même pas été jugée nécessaire pour cette atteinte particulière au patrimoine naturel.

Matériau source : LUSA

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