Un nouveau drame met en lumière les failles de l’obstétrique au Portugal
Un nouveau drame vient ternir un peu plus l’image déjà fragilisée des services obstétriques au Portugal. Selon le journal Correio da Manhã, une femme enceinte de 40 semaines a perdu son bébé après avoir été renvoyée de cinq hôpitaux en 13 jours, alors qu’elle se plaignait de douleurs abdominales intenses.
Résidente à Seixal, la patiente identifiée sous les initiales E.C. a sollicité pour la première fois le 10 juin la ligne de santé SNS 24, qui l’a orientée vers le service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital de Setúbal. Sur place, les médecins assurent que « tout va bien » après avoir examiné le bébé.
Mais six jours plus tard, de nouvelles douleurs la conduisent cette fois aux urgences de l’hôpital de Barreiro, où, après un monitoring cardiaque du bébé (CTG), on lui dit encore une fois de rentrer chez elle, sans signaler de problème.
Trois jours passent. Les douleurs persistent. E.C. se rend alors à l’hôpital Garcia de Orta, à Almada. Là encore, même diagnostic rassurant. Le personnel médical lui explique qu’aucun lit n’est disponible, et elle repart.
Deux jours plus tard, une nouvelle crise la pousse à rappeler le SNS 24, qui l’oriente vers l’hôpital de Cascais. Refusant cette fois de rentrer chez elle, elle est finalement transférée en ambulance vers le plus grand hôpital du pays, Santa Maria à Lisbonne.
Admise le 21 juin, les médecins décident d’induire l’accouchement. Le lendemain, un accouchement par voie basse est tenté, sans succès. Une césarienne en urgence est pratiquée.
Sa fille naît avec un poids de 4,525 kg, mais le cœur faible. Les équipes tentent de la réanimer, en vain.
La question centrale reste entière : comment un bébé à terme, de ce poids, n’a-t-il pas été pris en charge dès le premier passage aux urgences ?
Contacté par le journal, l’hôpital Santa Maria explique que la tentative d’accouchement naturel a été privilégiée, car la patiente avait déjà eu deux accouchements par voie basse, dont un avec un bébé de 3,9 kg, et aucun signe alarmant ne laissait prévoir un problème majeur.
Mais lors de la césarienne, les médecins découvrent un volumineux hématome sur le ligament utérin, qui ralentit l’intervention et complique l’extraction du bébé. Le nouveau-né, victime d’une hypoxie sévère (manque d’oxygène) juste avant sa naissance, n’a pas survécu.
Toujours selon Correio da Manhã, la mère affirme n’avoir « reçu aucune lettre de l’hôpital » depuis le drame. Elle attend désormais les résultats de l’autopsie pour décider d’un éventuel dépôt de plainte.
De son côté, l’unité de santé ULS Almada-Seixal, en charge du suivi médical de la patiente, annonce qu’elle fera une déclaration dans les prochains jours.
Ce drame vient s’ajouter à la longue liste des dysfonctionnements dénoncés depuis plusieurs années dans les services obstétriques portugais, souvent pointés du doigt pour leur sous-effectif, le manque de lits disponibles et une gestion chaotique des urgences.
Source : Correio da Manhã
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