Un nouveau rapport alarmant sur le dérèglement du climat mondial a été présenté aujourd’hui à Nice, dans le cadre de la troisième Conférence mondiale sur les océans. La seule « bonne nouvelle » : le Portugal ne figure pas parmi les pays menacés par le scénario glacial que dessine cette étude sur l’affaiblissement du courant océanique atlantique connu sous le nom d’AMOC (circulation méridienne de retournement atlantique).
Pour le reste, les prévisions sont inquiétantes : selon les chercheurs, certaines villes européennes pourraient connaître des hivers jusqu’à 15 ºC plus froids qu’actuellement. Des extrêmes de -34 ºC sont évoqués pour Copenhague, -29 ºC pour Berlin et -18 ºC pour Paris.
Le Royaume-Uni et l’Irlande ne seraient pas épargnés : jusqu’à -19 ºC à Londres, -30 ºC à Édimbourg, et -22 ºC à Dublin, avec une calotte glaciaire arctique pouvant même atteindre certaines zones des îles britanniques, précise le document.
À l’origine de ce basculement climatique : le ralentissement de l’AMOC, un système crucial qui régule les températures européennes en transportant les eaux chaudes vers le nord et les eaux froides en profondeur vers le sud. Le Gulf Stream, qui en fait partie, assure une bonne partie de cette “chauffe naturelle”. Mais sous l’effet du réchauffement global, ce mécanisme est en train de s’essouffler.
Résultat : même avec une hausse limitée des températures mondiales à +2 ºC par rapport à l’ère préindustrielle, l’Europe pourrait paradoxalement basculer dans un refroidissement intense, couplé à une extension de la banquise dans l’Atlantique Nord. Le rapport prévoit également une hausse du nombre de tempêtes hivernales et des écarts de température quotidiens plus marqués.
Les scientifiques alertent depuis des années sur ce type de scénario apocalyptique. Ce qui change aujourd’hui, c’est que l’étude — menée par l’Institut météorologique royal des Pays-Bas et l’Université d’Utrecht — parvient pour la première fois à quantifier les impacts potentiels sur les températures européennes selon différents scénarios de perturbation de l’AMOC.
« Chaque fraction de degré supplémentaire de réchauffement mondial nous rapproche de l’effondrement de l’AMOC. Notre nouvelle étude montre que cela pourrait plonger l’Europe dans un avenir de froid extrême », prévient René van Westen, principal auteur de l’étude.
Il appelle les décideurs européens à réagir en urgence : « Pour éviter une catastrophe climatique, ils doivent suivre les recommandations du Conseil scientifique européen sur le changement climatique, et réduire les émissions de 90 à 95 % d’ici 2040. »
Source material: LUSA
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