Plus de 2 000 signatures contre un projet minier dans l’Alentejo

La mine de Lagoa Salgada jugée d’« intérêt national » suscite une vive opposition locale

Un projet minier d’exploration de cuivre, plomb et zinc dans la région de Grândola et Alcácer do Sal, en plein cœur de l’Alentejo, suscite une opposition croissante. Plus de 2 000 personnes ont déjà signé une pétition en ligne pour empêcher la mise en œuvre de ce projet porté par la société Redcorp Empreendimentos Lda, classé projet d’intérêt national (PIN) par les autorités.

Selon les signataires, cette exploitation minière menace la santé et le bien-être des populations locales, ainsi que l’équilibre environnemental d’un territoire reconnu pour sa richesse naturelle et de plus en plus prisé par les touristes et les investisseurs du secteur.

Les habitants à l’origine de la mobilisation dénoncent un projet « incohérent », situé dans une zone où se développent l’élevage, la sylviculture et le tourisme durable. Leurs inquiétudes portent sur la consommation et la contamination de l’eau, les nuisances sonores et poussières, la déforestation massive ainsi que les explosions régulières et leurs conséquences sur la tranquillité et la santé des riverains.

Autre point de tension : l’extraction produira près de deux millions de tonnes de résidus, dont une partie sera entreposée sur le site, formant des amas pouvant atteindre 24 mètres de hauteur.

« Comment un projet avec autant d’impacts négatifs peut-il être validé dans une région au tissu économique naturel florissant ? », s’interrogent les opposants.

La pétition souligne que les emplois créés seraient temporaires, le projet n’étant prévu que pour une durée de 11 ans, alors que les conséquences environnementales, elles, seraient irréversibles : pollution des sols et des eaux, dégradation des paysages, perte de biodiversité…

« L’économie locale risque de s’effondrer. Elle repose sur le liège, l’agriculture, l’élevage et le tourisme », alertent les signataires.

Face à ces enjeux, plusieurs organismes publics sont sollicités afin d’empêcher le démarrage des travaux prévu en 2026.

Les signataires appellent également les maires de Grândola et d’Alcácer do Sal à engager une action en justice contre le projet. Ils demandent au président de l’Agence portugaise de l’environnement (APA) de prendre en compte l’ampleur des impacts sur les ressources en eau, et appellent l’AICEP (Agence pour l’investissement et le commerce extérieur du Portugal) à retirer le statut de PIN.

La pétition s’adresse enfin à la ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Maria da Graça Carvalho, afin qu’elle envisage une réforme législative des processus d’attribution des concessions minières.

La mairie de Grândola a rejeté officiellement le projet, selon l’agence Lusa, et annonce son intention de le contester en justice. La municipalité d’Alcácer do Sal a également émis un avis défavorable, rejoignant les critiques formulées par plusieurs associations environnementales et agricoles.

Plusieurs ONG, dont SPEA, ZERO, FAPAS, GEOTA et Proteger Grândola, alertent sur le recours à un procédé d’extraction impliquant le cyanure de sodium, substance hautement toxique et soluble dans l’eau, utilisée dans le traitement des métaux précieux.

« Cette méthode présente des risques largement reconnus », avertissent-elles, soulignant que Redcorp – filiale du groupe canadien Ascendant Resources – envisage de l’utiliser pour exploiter les gisements polymétalliques comprenant notamment du cuivre, du plomb, du zinc, mais aussi de l’or et de l’argent.

Source : LUSA/ Petição Pública/ Público

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