Des fissures apparaissent dans la résolution d’augmenter les dépenses de défense, un objectif prôné par le chef de l’OTAN, Mark Rutte, sous la pression du président américain Donald Trump.
Le Portugal, par exemple, est tout à fait prêt à augmenter ses dépenses cette année pour atteindre le minimum de 2 % du PIB « exigé » précédemment – une somme que Rutte considère désormais comme nettement insuffisante pour être prise au sérieux – mais il n’existe aucun consensus politique pour aller au-delà.
Le journal Expresso explique que le Premier ministre Luís Montenegro participera donc au sommet de l’OTAN prévu la semaine prochaine à La Haye dans un climat d’incertitude quant à la manière dont la position du pays sera perçue.
L’Espagne également – un autre des « mauvais payeurs » que le président Trump a laissé entendre qu’il n’aiderait pas en cas d’invasion ou de menace – a déclaré, par la voix de son Premier ministre Pedro Sánchez, que l’objectif de 5 % fixé par Trump est “déraisonnable”, et qu’elle ne fera donc aucun effort particulier pour l’atteindre.
Selon Euronews : « Tout accord visant à adopter une nouvelle ligne directrice en matière de dépenses doit être validé par le consensus des 32 États membres de l’OTAN. La décision de Sánchez pourrait donc compromettre le sommet de la semaine prochaine, auquel le président Donald Trump doit assister, et provoquer un bouleversement de dernière minute aux conséquences durables. »
Expresso souligne qu’atteindre seulement 2 % du PIB sera déjà un défi pour le Portugal – sans parler des autres « mauvais élèves » (la Slovénie, par exemple, a menacé de quitter l’OTAN si elle est obligée d’adhérer totalement à la feuille de route de Rutte). Et bien que le ministre des Affaires étrangères Paulo Rangel ait déclaré, en substance, que « si nous devons aller plus loin, nous le ferons », les Socialistes du PS ne soutiennent pas cette approche – pas plus que CHEGA, la deuxième force politique du pays.
Sans le soutien du PS ni de CHEGA, le gouvernement ne pourra pas augmenter les dépenses de défense au niveau souhaité par l’OTAN.
À l’heure actuelle, Expresso mentionne l’existence de nombreuses stratégies inventives simplement pour atteindre le seuil des 2 %, y compris la reclassification de dépenses déjà effectuées par l’État, qui pourraient entrer dans le cadre des critères comptables de l’OTAN, mais que le Portugal n’a pas encore exploitées pleinement.
Dans l’ensemble, l’espoir est que le sommet soit bref, et que le président Trump soit suffisamment distrait (par la guerre au Moyen-Orient, par exemple, et la question de savoir si les États-Unis doivent y être davantage impliqués), afin d’éviter les tensions.
Expresso conclut : « Tout a été organisé pour éviter les drames et les controverses (du moins on essaie), afin de garantir que le président Trump quitte le sommet satisfait. »
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