Les migrants dorment devant les bureaux consulaires à Lisbonne et à Porto dans une attente désespérée de documents

Immigrants waiting outside consular office in Lisbon on Wednesday (Photo: MANUEL DE ALMEIDA/LUSA)Les immigrés attendent devant le bureau consulaire à Lisbonne mercredi (Photo : MANUEL DE ALMEIDA/LUSA)

Certains dorment sur des cartons ou des bancs pour ne pas perdre leur place.

Chaque matin, bien avant le lever du jour, des centaines d’immigrés se rassemblent devant les bureaux de la Direction générale des affaires consulaires à Lisbonne et Porto. Certains dorment sur du carton, d’autres sur des bancs dans le jardin. Beaucoup ont voyagé toute la nuit – depuis des villes comme Tomar ou Portalegre – afin de conserver leur place dans des files d’attente interminables, dans l’espoir d’obtenir un document crucial.

Ce document est un simple extrait de casier judiciaire, devenu indispensable pour avancer dans les démarches de régularisation ou de renouvellement de titre de séjour auprès de l’Agence pour l’intégration, la migration et l’asile (AIMA).

Sans ce papier, tout le processus reste bloqué. Et comme le bureau consulaire de Lisbonne ne traite que 30 à 60 personnes par jour, de nombreux immigrés se retrouvent à attendre – ou dormir – sur place pendant plusieurs jours.

« Je suis partie de Tomar à 22h et je suis arrivée ici vers minuit », a confié une femme à la chaîne SIC. « C’est la seule solution. Quand je prends le premier train du matin, à 5h, je ne suis jamais reçue. »

Les récits similaires s’enchaînent. Faustino, un Angolais de 49 ans, arrivé au Portugal en 2024, en était à son troisième jour d’attente hier, avec une échéance fixée au mardi suivant. Interrogé par Lusa, il explique être venu au Portugal pour améliorer sa vie. Il a trouvé un emploi dans une usine, mais il ne s’attendait pas à ce que les démarches administratives et la recherche d’un logement soient aussi éprouvantes.

Pour Núria, 34 ans, la journée de mercredi s’est mieux passée : « Ils ont ajouté du personnel, c’est plus rapide maintenant », dit-elle, reconnaissante d’avoir un employeur compréhensif – un privilège rare dans la file.

Les personnes présentes sont en grande majorité des ressortissants angolais, car, contrairement à d’autres ambassades, les consulats angolais au Portugal ne délivrent pas ce type de certificat. Résultat : les bureaux de Lisbonne et Porto deviennent des points de blocage, avec des files qui dépassent parfois la centaine de personnes.

Milena, 26 ans, étudiante, envisage de rentrer en Angola, malgré de bons résultats scolaires. Trouver un logement est extrêmement difficile, explique-t-elle à Lusa, et elle déplore la bureaucratie portugaise, qui transforme la moindre démarche en véritable parcours du combattant.

À Porto, la situation est similaire. Jeudi matin, environ 250 personnes faisaient la queue devant le bureau consulaire, certaines ayant passé la nuit dehors.

« Je suis ici depuis deux jours », a déclaré Jéssica António à SIC. « C’est une lutte permanente. »

Le ministère des Affaires étrangères a réagi en prolongeant les horaires d’ouverture d’une heure (fermeture désormais à 16h) et en renforçant les effectifs. Mais malgré ces efforts, de nombreuses personnes sont renvoyées au lendemain, ce qui aggrave l’accumulation des demandes et l’anxiété des demandeurs.

Et pourtant, la détermination reste forte. Rosalina, 54 ans, venue de Portalegre, a dormi deux nuits sur un carton devant les bureaux de Lisbonne.

« Les Angolais aiment travailler — c’est pour ça qu’on trouve des emplois », dit-elle. Mais ce qui semble plus difficile, c’est de réussir à garder ses papiers en règle.

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