Le Portugal ratifie enfin le Traité de l’ONU sur la Haute Mer – près de deux ans après son adoption

 

Alors que la course est lancée pour recueillir les dernières ratifications avant la prochaine Conférence des Nations Unies sur les océans, le Portugal vient enfin d’annoncer la sienne.

Signé à New York le 19 juin 2023 et ouvert aux signatures officielles en septembre de la même année, le Traité des Nations Unies sur la Haute Mer attend toujours d’atteindre les 60 ratifications nécessaires à son entrée en vigueur.

Le Portugal a donc déposé sa ratification, comme le confirme le Diário da República, le journal officiel de l’État portugais — même si, à ce jour, l’information ne figure pas encore sur le suivi en ligne du Traité tenu par la High Seas Alliance.

Protéger la biodiversité en haute mer

Le texte vise à encadrer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales — des zones représentant près de la moitié de la surface de la planète, jusqu’ici largement dénuées de règles contraignantes.

Cette ratification intervient à un moment stratégique : la communauté internationale espère voir le traité entrer en vigueur avant la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur les Océans, prévue le mois prochain à Nice.

Une pièce clé pour les objectifs de développement durable

Le gouvernement portugais s’est félicité de ce pas en avant, soulignant que ce traité est « essentiel à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), et en particulier de l’ODD 14 », dédié à la préservation des océans.

Il constitue également un outil central pour atteindre l’objectif mondial de protéger 30 % des mers d’ici 2030, un engagement adopté lors de la COP15 sur la biodiversité, tenue au Canada en décembre 2022.

Une responsabilité à la hauteur de la zone maritime portugaise

Le décret-loi publié aujourd’hui rappelle l’importance de l’engagement portugais dans la gouvernance mondiale de l’océan, en tant que pays possédant l’une des plus grandes zones maritimes d’Europe, incluant de vastes étendues adjacentes aux eaux internationales.

Le document précise néanmoins que la ratification n’implique pas de renoncement aux droits souverains du Portugal, notamment sur la délimitation des eaux territoriales, la zone économique exclusive (ZEE), ou encore les fonds marins contigus.

L’Europe joue collectif

Le texte gouvernemental souligne aussi que l’Union européenne et ses États membres se sont engagés à une ratification rapide du traité, ce qui est indispensable pour accélérer sa mise en œuvre.

Une fois le seuil de 60 ratifications franchi, le traité entrera officiellement en vigueur 120 jours plus tard.

Deux décennies de négociations… pour un avenir en jeu

Pour les acteurs de la protection marine, cette avancée marque un tournant. Comme le reconnaît la High Seas Alliance : « Il a fallu vingt ans pour arriver jusqu’ici. Un outil critique pour répondre à notre urgence planétaire est désormais à notre portée. »

Il reste cependant 38 pays à convaincre pour transformer ce texte en un traité réellement actif. Le Portugal, lui, a fait sa part aujourd’hui.

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