Image: Paulo Cunha/ Lusa
L’Espagne, pour l’instant, reste à l’écart de la course aux 5 %
À la veille d’un sommet clé de l’OTAN à La Haye, les médias portugais rapportent que le Portugal figure parmi dix pays de l’Union européenne ayant déjà exprimé leur intérêt pour recourir au programme européen SAFE, doté de 150 milliards d’euros de prêts à taux avantageux pour renforcer leurs capacités de défense.
Selon les sources, rien n’a encore été formalisé, les demandes officielles n’étant attendues qu’à la fin juillet, faute de répartition définitive des enveloppes.
Outre le Portugal, les autres pays intéressés sont la Pologne, la France, la Lituanie, l’Estonie, la Roumanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Grèce et la Lettonie.
En revanche, l’Espagne a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne participerait pas, du moins pour l’instant, à la course visant à atteindre 5 % du PIB consacrés à la défense, un objectif défendu par l’ancien président américain Donald Trump. « Nous respectons pleinement le souhait légitime d’autres pays d’augmenter leurs dépenses de défense, mais nous ne le ferons pas », a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, lors d’une allocution télévisée. Selon lui, atteindre cet objectif nécessiterait soit une hausse des impôts, soit des coupes drastiques dans les prestations sociales, y compris les retraites.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, propose quant à lui un compromis : porter les dépenses de défense à 3,5 % du PIB, puis y ajouter 1,5 % destiné à des secteurs connexes, tels que la cybersécurité ou l’adaptation des infrastructures civiles (routes, ponts) aux besoins militaires.
Dans une interview accordée ce week-end à l’agence Lusa, le ministre portugais des Finances, Joaquim Miranda Sarmento, a confirmé que le gouvernement envisageait de recourir au programme SAFE. Toutefois, il a souligné que, pour l’heure, les conditions de financement de SAFE ne sont pas forcément plus avantageuses que celles dont bénéficie déjà la République portugaise, mais que toutes les options restaient à l’étude.
Le Portugal cherche également à s’intégrer davantage dans les projets européens, notamment en misant sur la vente d’équipements militaires produits sur son territoire, une stratégie évoquée par le Premier ministre portugais à la fin de l’année dernière.
« Le ministère de la Défense établit actuellement des accords avec d’autres pays afin qu’ils puissent acquérir cet avion, dont la majeure partie de la production se fait au Portugal », a précisé Miranda Sarmento, en référence au KC-390, un avion de transport militaire bi-réacteur, fabriqué en partie à Évora en partenariat avec le constructeur brésilien Embraer.
À la veille du sommet de l’OTAN, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, les intentions affichées en matière de renforcement de la défense sont nombreuses, mais les engagements concrets restent encore limités.
Adopté par le Conseil de l’UE à la fin mai, le programme SAFE restera accessible aux États membres jusqu’à la fin de l’année. Il vise à faciliter les achats conjoints de matériel militaire, financés par une dette commune de l’UE, puis redistribuée sous forme de prêts aux pays participants.
SAFE fait partie d’un plan européen de défense de 800 milliards d’euros, comprenant également 650 milliards d’euros d’espace budgétaire ouverts aux États grâce à l’activation de la clause dérogatoire des règles budgétaires de l’UE. Celle-ci permet d’exclure jusqu’à 1,5 % du PIB de dépenses militaires des critères de déficit public. Le Portugal a déjà reçu le feu vert de Bruxelles pour y recourir.
Le sommet de l’OTAN, qui réunit les 32 pays alliés, se tiendra mardi et mercredi à La Haye. La participation de Donald Trump et possiblement de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, reste incertaine, notamment en raison de l’implication de l’ancien président américain dans le conflit entre Israël et l’Iran.
Source : LUSA
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