Plus de 98 % des incendies ont une origine humaine, souvent par négligence. Connaître les risques et agir en conséquence est notre première responsabilité.
Avec l’arrivée des fortes chaleurs, le risque d’incendies en zones rurales augmente considérablement. Et pourtant, la majorité de ces feux pourraient être évités : plus de 98 % sont provoqués par l’activité humaine, souvent par imprudence. C’est pourquoi la prévention doit commencer par chacun d’entre nous.
Comprendre les niveaux de risque pour mieux agir
L’Institut portugais de la mer et de l’atmosphère (IPMA) publie chaque jour une carte de risque par commune, classant les niveaux de danger du plus faible (vert) au maximum (brun). Ces données, associées aux restrictions en vigueur, permettent à chacun de savoir ce qu’il est ou non autorisé de faire selon la situation locale.
Le Fire Weather Index (FWI), utilisé à l’échelle internationale, évalue le danger d’incendie en combinant plusieurs facteurs : température, humidité, vent, sécheresse, topographie, et type de végétation. Un FWI supérieur à 50 est considéré comme « extrême » : les feux qui se déclarent alors, dépassant souvent 10 000 hectares, sont très difficiles à maîtriser sans baisse des températures ou pluie. Les incendies majeurs de 2017, Castro Marim et Odemira en 2021, et Gambelas en 2022, ont tous démarré lors de pics du FWI.
Feux de déchets végétaux : un facteur aggravant
L’un des principaux déclencheurs d’incendies reste la brûlure incontrôlée de déchets végétaux. En 2024, plus de la moitié des feux répertoriés étaient dus à des brûlages non déclarés ou mal encadrés.
Depuis le 1er juin, toute brûlure de végétaux coupés nécessite une autorisation préalable de la mairie, même par temps de faible risque – autorisation rarement accordée en cette saison. Certaines municipalités, comme celles de l’Algarve ou de Coimbra, ont d’ailleurs imposé des interdictions totales de brûlage, suivant l’exemple de l’an dernier.
En cas d’autorisation exceptionnelle, les consignes de sécurité doivent être scrupuleusement respectées. À défaut, l’acte est considéré comme un usage volontaire du feu.
Outils mécaniques : des règles strictes selon le risque
Avec la prolongation du délai légal de débroussaillage jusqu’au 15 juin, et la montée du risque d’incendie, l’usage d’outils motorisés en extérieur est strictement encadré. En cas de risque « très élevé » ou « maximum », il est interdit d’utiliser :
- Débroussailleuses avec têtes métalliques (seuls les fils en nylon sont autorisés) ;
- Broyeurs, tronçonneuses, meuleuses, ou toute machine susceptible de produire des étincelles ;
- Matériel thermique sans pare-étincelles.
Une exception existe entre le lever du jour et 11h, période durant laquelle certains travaux restent permis avec précaution (extincteur à portée, pas de travail seul). En dehors des jours à haut risque, ces travaux sont autorisés, mais il est recommandé :
- De ne jamais ravitailler en carburant à proximité de végétation ;
- D’éloigner les réserves de carburant ;
- De ne pas laisser tourner les moteurs sans surveillance ;
- De porter des lunettes de protection et éviter de fumer pendant les travaux ;
- D’avoir une source d’eau à proximité.
En période de canicule, il est conseillé de suspendre ce type d’activité pour éviter à la fois les départs de feu et les risques pour la santé.
Autres mesures de prévention… parfois inattendues
Certaines précautions peuvent sembler évidentes, d’autres beaucoup moins. En 2016, un incendie s’est propagé depuis un parking en herbe sèche près d’un festival à Castelo de Vide, détruisant 422 véhicules. Aucun blessé, mais un rappel brutal : ne jamais stationner un véhicule sur de l’herbe sèche, surtout quand le système d’échappement est encore chaud.
Les véhicules tout-terrain sont particulièrement à risque dans les zones rurales : les échappements peuvent provoquer un départ de feu, tout comme une fuite d’huile sur une végétation asséchée.
Que dit la loi en cas de risque très élevé ?
En cas de niveau de risque « très élevé » ou « maximum », les mesures suivantes s’appliquent :
- Interdiction de lancer des lanternes ou engins pyrotechniques ;
- Barbecues et cuisinières interdites en dehors des zones prévues à cet effet ;
- Interdiction des traitements apicoles nécessitant du feu ;
- Défense absolue de fumer ou d’allumer un feu dans les espaces ruraux ou les routes adjacentes.
La vigilance collective sauve des vies. Être informé, respecter les interdictions, et adapter nos comportements peut éviter des catastrophes. La prévention commence par de simples gestes, au quotidien.
Le poste Incendies ruraux – la prévention commence avec chacun de nous est apparu en premier sur Résident du Portugal.