E-Redes ( distribution d’énergie électrique au Portugal) consacre 20 % de ses investissements à renforcer la résilience du réseau
Près de deux semaines après la grande panne ibérique du 28 avril, les causes exactes de cette coupure d’électricité historique restent floues. Aucun acteur ne s’avance pour désigner une origine claire, mais les conséquences, elles, commencent à se chiffrer, tandis que les investissements pour éviter une récidive s’accélèrent.
Selon la Banque du Portugal, cette panne survenue à 11h33 a fait chuter l’activité économique de 15 % sur la seule journée du 28 avril. C’est ce que révèle la dernière note du DEI (indicateur quotidien de l’activité économique), qui agrège en temps réel des données telles que le trafic de poids lourds, la consommation d’énergie, les volumes de fret et de courrier dans les aéroports ou encore les paiements par carte.
Concrètement, l’activité a reculé de 14,8 % ce jour-là, indique la banque centrale, un effondrement sans précédent depuis des décennies.
Pendant que les enquêtes techniques suivent leur cours pour déterminer les causes exactes de cette défaillance majeure, E-Redes, filiale du groupe EDP chargée de la distribution d’électricité au niveau national, annonce des mesures fortes : 20 % de son programme d’investissement de 1,6 milliard d’euros à horizon 2030 seront consacrés à la robustesse du réseau.
Miguel Stilwell d’Andrade, PDG d’EDP, a précisé lors d’une conférence téléphonique que, face à l’augmentation de la part des énergies renouvelables, un consensus se dessine dans le secteur sur la nécessité de renforcer les infrastructures électriques et d’en garantir la rentabilité.
Initialement fixé à 1,1 milliard d’euros, le plan d’investissement a été revu à la hausse de 50 %, et validé par l’ERSE (l’autorité de régulation des services énergétiques). Ce plan se répartit de la manière suivante : 45 % pour la modernisation du réseau, 15 % pour la digitalisation, 20 % pour l’électrification et la décarbonation, et 20 % pour la fiabilité du service – ce dernier point prenant une importance particulière à la lumière de la récente coupure.
Sans pointer directement les décisions politiques, la direction d’EDP répond diplomatiquement aux critiques formulées à l’encontre des autorités le jour de la panne. Le message est clair : ces investissements sont indispensables pour réussir la transition énergétique.
Enfin, Miguel Stilwell d’Andrade a tenu à rassurer les consommateurs : l’impact de ce plan sur les tarifs restera négligeable, avec une hausse estimée à 0,7 % d’ici 2030, soit un ajustement qu’il qualifie d’“insignifiant” au regard des bénéfices attendus pour le système.
EDP a clôturé le premier trimestre 2025 avec un bénéfice net de 428 millions d’euros, en progression de 21 % par rapport à l’an dernier.
Matériel source: Lusa
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