Ce parcours pédestre long de 3 km, situé tout à fait au sud-ouest du Portugal, convient à tous les âges et à tous les niveaux. En l’empruntant, les marcheurs apprécieront des forêts de pins denses, des collines couvertes de maquis et des vues imprenables sur la côte atlantique.
Texte et photos : Anabela Gaspar
La forêt de Vila do Bispo se situe à la pointe occidentale de l’Algarve, là où le continent européen se termine, où l’Atlantique commence et où le vent souffle en permanence. Cette zone de près de 700 hectares s’étend sur 6 km le long de la côte, dans la réserve du Parc naturel du sud-ouest de l’Alentejo et de la Costa Vicentina.
Grâce à sa proximité avec la mer, ce paysage sauvage et romantique jouit d’un microclimat et d’une valeur écologique certaine. Seuls les genévriers et autres arbustes plus petits, qui résistent à l’air salin, comme les genêts hirsutes originaires du bassin méditerranéen, poussent sur les rochers de ces plateaux venteux. Au printemps, cette plante de la famille des légumineuses couvre le paysage de son jaune vif et offre un contraste marqué avec le bleu du ciel et de l’océan.
Les premiers documents sur la reforestation des zones de Torre de Aspa, Ademarinho et Barranco do Bispo remontent à 1933. La municipalité souhaitait alors apporter une valeur économique à cette terre et protéger le village du vent. Aujourd’hui, la forêt est utilisée pour la sensibilisation à l’environnement et à l’incroyable diversité de sa faune et de sa flore. La route de Castelejo a été balisée principalement pour les étudiants de la région, mais aussi pour les amoureux de la nature et les randonneurs, qui sont plus que les bienvenus.
Le sentier commence à environ 2 km au nord-ouest de Vila do Bispo, sur la EN125, près d’une aire de pique-nique à l’ombre des pins. Un éden à l’abri du vent, où petits et grands peuvent se reposer et se ressourcer avant et après la promenade.
Direction le Sud. La vallée s’étend sur une grande forêt de pins parasols. Le chemin est principalement orné de cistes, d’ajoncs et de thym sauvage, autour desquels volent des milliers de libellules et de papillons. Au printemps, la lavande et les orchidées apportent une touche de couleur au paysage. Plus loin se trouve un champs d’eucalyptus et de pins, dont la croissance est visiblement influencée par le vent : leur tronc et leurs branches sont courbés dans la même direction. Après la maison du garde-forestier laissée à l’abandon, le sentier mène à la pinède, plantée en 1958. Composée de différentes variétés de pins (sylvestres, maritimes, d’Alep, de Monterey), c’est elle qui domine le paysage. En certains endroits, elle est si dense que le soleil ne peut pas y pénétrer.
Une faune et une flore merveilleuse
Les acacias ont été importés d’Australie, tandis que les arbres au mastic, les chênes, les arbousiers et le petit houx ont, quant à eux, toujours fait partie du paysage.
Un petit lac, chose inattendue dans ce décor pour le moins sec, abrite des poissons, des grenouilles et des serpents d’eau. D’autres animaux, comme le sanglier, le renard, la belette ou le lièvre sauvage, peuplent cette foret mais restent discrets. Les piverts, les mésanges bleues, les verdiers, les chardonnerets ou encore les passereaux se laissent au contraire facilement admirer et leurs chants rythment le pas des promeneurs.
En quittant la pinède, la côte est à nouveau recouverte de maquis. Au printemps, deux plantes sauvages aux tons pourpres y fleurissent : l’Alcachofra-do-Algarve (Cynara algarbiensis) et le Jacinto-vicentino (jacinthe violette) de la famille des asperges. A gauche du chemin, le panorama s’ouvre sur la côte. Entre deux collines, au loin, on peut apercevoir l’océan Atlantique et, avec un peu de chance, un vautour ou un faucon planer dans le ciel.
Vers l’Est, on revient à l’aire de pique-nique par un chemin de terre qui longe une route. On peut également continuer jusqu’au belvédère, qui surplombe les plages de Cordoama et Castelejo (1,2 km) ou jusqu’aux plages prisées des surfeurs (1,3 km de la plage de Castelejo et à 1,8 km de la plage de Cordoama).
Le restaurant de la praia do Castelejo, toujours ouvert à cette période de l’année, offre une vue splendide. Ici, on surfe certes de plus petites vagues qu’à Nazaré, mais elles n’en sont pas moins impressionnantes, comme toute la côte occidentale et sauvage de l’Algarve.