UN CAFÉ SERVI AVEC LE COEUR

En France et au Portugal, l’équipe du Café Joyeux n’a qu’un seul objectif : permettre aux jeunes souffrant d’un handicap cognitif de trouver leur voie et leur place dans la société.

En arpentant les rues des capitales on réalise rapidement, à l’image de New-York, que certains arrondissements sont
connus ou reconnus par leurs habitants. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore les travers de la métropole lisboète, sachez que les alentours de l’Ambassade de France abritent la communauté française, entre Santos et Campo de Ourique en passant par São Bento.

C’est justement dans ce quartier homonyme, en face du Parlement de la République, que le Café Joyeux a ouvert ses portes en novembre dernier. Fondé par Yann et Lydwine Bucaille, le Café Joyeux, né à Rennes en 2017, est le premier établissement solidaire dont l’objectif principal est de former et d’employer des personnes atteintes de trisomie 21 ou d’autres troubles comme l’autisme.

Après s’être étendue vers le centre à Paris, à l’est à Lyon et au sud à Bordeaux, l’initiative bretonne s’est installée à Lisbonne, car « l’inclusion du handicap concerne tout le monde, en France et au-delà de nos frontières ! ». L’ouverture d’une antenne en terre lusitanienne trotte dans les esprits depuis un certain temps déjà, et s’est concrétisée grâce à une collaboration avec l’association VilaconVida.

« Ce genre de programme nous fait défaut dans nos deux pays. On compte ici pas moins de 12000 personnes atteintes de trisomie 21 et 7 000 d’autisme, qui ne sont pas préparées à la vie après l’école et ne sont pas non plus intégrées dans la société », affirme Filipa Pinto Coelho, présidente de Joyeux Portugal. Ainsi, au Café Joyeux Lisboa on forme les futurs employés à exercer quatre différents postes : la caisse, le service en salle, la gestion du comptoir et la cuisine. Une fois la formation terminée, les apprentis baristas et caissiers sont libres d’exercer leurs savoirs sur place, moyennant un contrat de travail à durée indéterminée, ou de partir ailleurs.

Sur place, ils servent tout d’abord un « café qui vient du cœur ». Ce dernier est identique dans les deux pays : « Comme il s’agit d’une franchise, les clients doivent pouvoir consommer la même chose ici et là », explique Filipa Pinto Coelho. En effet, en termes d’expressos les deux cartes sont au diapason avec six différentes propositions d’arabica, mais au 26 Calçada da Estrela, « l’extraordinaire » est conçu avec du café Delta, de la célèbre marque portugaise.

En ce qui concerne la cuisine, tout est fait maison, élaboré dans la cuisine de l’établissement avec des produits frais et de saison. Chaque jour, un plat chaud, deux quiches et une salade sont proposés en plus des sandwiches confectionnés avec le fameux pain de chez Eric Kayser, des croissants, des cookies et autres délices pâtissiers qui
s’exposent en vitrine. Il est en outre possible de passer commande sur le site internet du groupe et de contribuer à aider cette famille solidaire en achetant des articles « Joyeux », disponibles à la vente (tabliers, tasses ou carnets) ou de faire un don.

En ce moment, l’association VilacomVida, lance une campagne nationale pour demander l’affectation gratuite de 0,5 % de l’impôt sur le revenu des contribuables afin d’aider à l’expansion du réseau Joyeux. Le message est simple : « Pour vous, c’est gratuit. Pour nous, ça n’a pas de prix ». Ainsi, il vous suffit de consigner, sans frais, 0,5 % de votre SRP à VilacomVida en remplissant le cadre 11 de la déclaration avec le NIF 514199784. De cette manière, vous pourrez contribuer gratuitement à offrir une vie autonome et heureuse aux jeunes atteints de trisomie 21 ou d’autisme.

Johanna Trevoizan

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