Là-haut

Loin des plages et loin des foules, il est possible de survoler le ciel de l’Algarve et de profiter d’une vue panoramique de la région, en flottant dans les airs, à bord d’une montgolfière.

Il n’existe pas 36 façons de voler. Il y a les classiques, l’avion, l’hélicoptère, l’autogire, et il y a l’originale, celle qui fait appel à notre imaginaire enfantin, la montgolfière. Il s’agit du plus ancien véhicule aérien de l’histoire, dès lors que ses premières utilisations datent du début du XVIIIe siècle. À Lagos, Helena Sá a fondé Algarve Balloons pour permettre aux curieux de vivre une « expérience d’une vie », de flotter dans le ciel, et d’admirer les courbes de la Terre du point de vue le plus élevé.

Helena connaît les vents de l’Algarve comme personne, mais c’est en Afrique du Sud qu’elle a effectué son premier vol, à l’âge de 27 ans. À l’époque, alors qu’elle travaillait dans un hôtel près du parc national Kruger, un aéronaute lui a demandé de promouvoir ses promenades au sein de son établissement. Lors de son troisième voyage dans le ciel africain, Helena était déjà totalement conquise, mais elle ne se doutait pas encore que ce nouveau passe-temps allait changer sa vie à jamais. Plus tard, elle a voyagé en Europe et a vécu en Suisse, en Allemagne et au Royaume-Uni. En 2005, elle s’est installée dans le sud du Portugal et a créé sa propre entreprise, qui propose des vols en montgolfière dans les communes de Lagos, Alvor, Portimão, Silves et Monchique, ainsi qu’à Baixo Alentejo, Castro Verde et Évora.

Helena a 800 heures de vol à son actif et dispose de deux aérostats qui peuvent « aller n’importe où au Portugal ». Son diplôme de l’aviation civile britannique lui permet de « donner des instructions initiales aux futurs pilotes », depuis la base de Lagos Airfield. Son propre fils de 16 ans, Daniel Sá, suit d’ailleurs ses cours : «  À partir de cet âge, il est déjà possible d’obtenir une licence ». Un trajet normal dure environ une heure. Avant tout décollage, une analyse minutieuse de la météo est effectuée, et le lieu de départ n’est décidé qu’au dernier moment. Le ballon est gonflé à l’air froid, et ce n’est qu’ensuite qu’il est chauffé à l’intérieur, par des brûleurs au gaz propane. En Algarve, le vent souffle principalement du nord vers la mer, mais il change selon l’altitude : « Le défi est de trouver le vent et, de guider le ballon jusqu’où nous voulons aller. C’est lui qui dictera la destination ». Pendant que l’aérostière dirige son engin dans le ciel, au sol, elle est attentivement suivie par une équipe de secours qui ne la perd jamais de vue. Une fois en terre ferme, elle révèle qu’il est de tradition de « boire une coupe de champagne ».

La société Windpassenger, créée en 2002, opère aussi dans la région, et collabore avec Helena Sá. Guido Santos y est instructeur depuis deux ans et, avec ses trois mille heures de vol, les 30 mille passagers qu’il a transportés, il est ce qu’on appellerait, un pilote expérimenté. Les tours Windpassenger se terminent presque toujours en survolant la mer, car leur devise est de « dévoiler les meilleurs paysages montagneux et océaniques ». Il est par ailleurs possible de conclure l’excursion en beauté, en faisant un pique-nique sur le site d’atterrissage. Dans la région sud, pour des raisons géographiques, seules les montgolfières d’une capacité maximum de sept personnes sont autorisées à planer, mais très bientôt la compagnie recevra « le plus grand spécimen au monde à usage commercial ». D’une capacité de 34 personnes, ce ballon a été présenté au public le 29 octobre dernier lors du Festival Internacional de Balonismo à Coruche. Selon Guido, l’idée de cet événement est « de continuer à grandir, avec plus de participants et plus de matériel ». L’initiative a déjà eu lieu en Algarve en 2018, et lors de cette occasion, environ 24 ballons du monde entier ont surplombé le ciel, entre les villes de Faro et Lagos, pendant cinq jours. « Nous allons essayer d’organiser un autre projet similaire dans la région en 2020, mais nous n’avons pas encore réglé tous les détails, dit Guido. Survoler le sud du Portugal de cette façon, c’est très beau et surprenant ».

« En haut, nous avons déjà organisé plusieurs demandes en mariage, nous avons souvent souhaité et chanté des anniversaires, et répondons aux fantaisies des clients. Nous essayons d’adapter le voyage au goût de chacun. » Ce qui impressionne ceux qui tentent cette aventure, c’est surtout « de se déplacer et de flotter dans les airs. Ils ne s’attendent pas à quelque chose d’aussi stable, paisible et sûr. C’est presque une thérapie ». D’après lui, le mois de novembre sera le meilleur moment de l’année pour voler. Il lance un appel aux amateurs de nouvelles expériences : « Venez et apportez votre appareil photo, vous ne le regretterez pas. »

www.algarveballoons.com
www.windpassenger.pt

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