Travailleurs indépendants et services d’externalisation

Dans le cadre de la loi 13/2023, du 3 avril 2023, qui a introduit des modifications au Code du travail, la situation des travailleurs indépendants et l’externalisation des services mérite une analyse autonome.

Ainsi, en ce qui concerne le travailleur indépendant, les aspects suivants sont mis en évidence :

– La personne physique qui fournit, directement et sans l’intervention de tiers, une activité au même bénéficiaire et obtient plus de 50% du produit de son activité dans une année civile, est considérée comme étant en situation de dépendance économique ;

– Applicabilité des règles relatives aux droits de la personnalité, à l’égalité et à la non-discrimination, à la sécurité et à la santé au travail, ainsi qu’aux instruments de réglementation collective du travail applicables ;

– Si le prestataire de travail exerce une activité pour des entreprises à participation réciproque, domaine ou relation de groupe, il est présumé être fourni à un seul bénéficiaire ;

– Le prestataire de travail peut assurer l’activité par l’intermédiaire d’un tiers en cas de naissance, d’adoption ou d’assistance à un enfant ou petit-enfant, d’allaitement et de lactation, d’interruption volontaire ou de risque de grossesse pendant la durée des dérogations prévues par le Code du travail.

Dans le but d’étendre le champ d’application de la négociation collective aux travailleurs indépendants économiquement dépendants lorsqu’ils exercent des fonctions de manière régulière et pour une durée significative pour la même entité, des règles concernant les matières suivantes sont désormais appliquées aux prestataires de travail en situation de dépendance économique : (i) droits de la personnalité ; (ii) égalité et non-discrimination ; (iv) la sécurité et la santé au travail ; et (v) les Textes Négociés de Réglementation Collective du Travail en vigueur dans le cadre d’un même secteur d’activité, professionnel et géographique.

S’agissant du travail salarié dans le cadre des plateformes numériques, une présomption (réfragable) d’existence d’un contrat de travail est établie lorsque, dans la relation avec le prestataire d’activité, c’est la plateforme numérique qui : (i) fixe la rémunération ; (ii) exerce le pouvoir de gestion, de contrôle et de supervision de la fourniture et de la qualité de l’activité ; (iii) limite l’autonomie en termes d’organisation du travail, en définissant les horaires ou les périodes d’absence ; (iv) exerce le pouvoir disciplinaire ; (v) est propriétaire de l’équipement utilisé.

La présomption d’existence du contrat de travail précitée peut également porter sur la relation entre la personne physique ou morale qui agit en tant qu’intermédiaire de la plateforme numérique et le prestataire d’activité, auquel cas il appartient au juge de déterminer qui est l’employeur (numérique plate-forme ou intermédiaire).

La responsabilité solidaire de la plateforme numérique, de la personne physique ou morale agissant en tant qu’intermédiaire, des dirigeants ou administrateurs respectifs, ainsi que des sociétés qui sont dans une relation d’actionnariat réciproque, de contrôle ou de groupe, est consacrée : ( i) pour les crédits ouvriers ; (ii) pour les charges sociales et (iii) pour le paiement d’une amende appliquée pour la pratique des délits du travail afférente aux trois dernières années.

Les prestataires de travail (indépendants) en situation de dépendance économique ont désormais droit à : la représentation de leurs intérêts socioprofessionnels par un syndicat et un comité de travailleurs (même s’ils ne peuvent pas en être membres) ; négociation d’instruments de réglementation collective du travail, spécifiques aux travailleurs indépendants, par le biais des syndicats ; l’application des Instruments de Réglementation Collective du Travail déjà existants et applicables aux travailleurs, dans les conditions qui y sont prévues ; l’extension administrative du régime d’une convention collective ou d’une décision arbitrale et la fixation administrative de conditions minimales de travail.

Concernant la sous-traitance de services, c’est-à-dire l’acquisition de prestations externes à un tiers pour l’exécution d’activités correspondant à l’objet social de la société acquéreuse, les aspects suivants doivent être soulignés :

– Il n’est pas permis de recourir à l’acquisition de services externes auprès d’un tiers pour satisfaire les besoins assurés par un travailleur dont le contrat a pris fin dans les 12 mois précédant le licenciement collectif ou le licenciement pour cause de suppression d’emploi ;

– Après 60 jours de fourniture de l’activité au profit de l’entreprise acquéreuse, le règlement d’accord collectif liant le bénéficiaire de l’activité est applicable au prestataire, lorsqu’il est plus favorable, à cette fin le contrat de prestation de service doit déterminer quelle entité est chargé de veiller au respect des obligations prévues par l’acte collectif de régulation du travail qui lie le bénéficiaire de l’activité.

Aux fins de ce qui précède, on entend par prestataire de services la personne physique qui fournit les activités faisant l’objet du contrat de prestation de services, qu’il soit le cocontractant de la société acquéreuse, que le cocontractant soit une autre personne morale avec qui il entretient une relation contractuelle, et quelle qu’en soit la nature.

Par Dr Eduardo Serra Jorge
|| [email protected]

Le Dr Eduardo Serra Jorge est membre fondateur, associé principal et PDG du cabinet d’avocats Eduardo Serra Jorge & Maria José Garcia – Sociedade de Advogados, RL, créé en 1987.
Dans sa chronique, il aborde les questions juridiques concernant les résidents étrangers au Portugal.
Bureau de Faro à Gaveto das Ruas Pedro Nunes e José de Matos, 5 R/C
289 829 326

www.esjmjgadvogados.com

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