Ryanair a apparemment mis à exécution sa récente « menace » de couper les vols et les liaisons à destination et en provenance de Lisbonne, à moins que le gouvernement ne cède les créneaux détenus par la TAP d’ici le 4 mars.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, la compagnie aérienne irlandaise low-cost affirme qu’elle a été « forcée de réduire le nombre d’avions basés à Lisbonne » pour l’été 2022, et que cela entraînera également la perte de 150 « emplois bien rémunérés ».
Les rouages de la situation sont qu’au lieu d’avoir sept avions basés à Lisbonne, Ryanair en aura désormais quatre – et cela entraînera « l’annulation de 5 000 vols, 900 000 passagers et 19 routes ».
Ryanair dit avoir adressé une pétition au Premier ministre portugais António Costa à de nombreuses reprises. « Nos derniers efforts pour demander de l’aide au Premier ministre ont abouti à un total de zéro réponse ».
Il se pourrait que M. Costa soit « occupé ailleurs » à collaborer à la réponse européenne à la tragédie humanitaire dévastatrice en Ukraine. Ryanair se concentre davantage sur ses propres batailles, qui ont toujours consisté à lutter contre les créneaux de TAP qui, il faut le dire, les supprime dans le cadre de son plan de restructuration.
Le problème, selon Ryanair, c’est que la TAP ne s’en débarrasse pas assez vite, ni dans le bon sens.
Selon Expresso, le président de Ryanair, Michael O’Leary, affirme que TAP a réduit sa flotte de 20 %, mais a « libéré » moins de 5 % de ses « créneaux » de Lisbonne, bloquant ainsi ce que O’Leary appelle « la croissance des autres compagnies aériennes ».
Selon les calculs d’O’Leary, les actions de Ryanair « auront un impact de plus de 250 millions d’euros en termes de perte de revenus du tourisme cet été ».
Ce que le patron de Ryanair n’a pas expliqué, c’est que la Commission européenne, qui supervise le « processus de restructuration » de la TAP (au prix d’énormes frais pour le contribuable portugais), a déclaré que les appels d’offres pour les créneaux inutilisés de la TAP ne seront lancés qu’en juin.
C’est cette date que O’Leary n’aime pas : d’où ses menaces et maintenant ce « grand geste » de suggérer que le Portugal sera martelé par 250 millions d’euros de manque à gagner. La probabilité de cette éventualité est mince : les revenus proviendront de la ou des compagnies aériennes qui réussiront finalement à soumissionner pour les créneaux inutilisés de TAP. Sinon Ryanair, il y en aura d’autres.
Nb. un « créneau » en termes d’aviation est une autorisation de décoller ou d’atterrir un jour donné pendant une période de temps spécifiée.