La RENA – l’association des compagnies aériennes du Portugal – n’est pas d’accord avec les mesures proposées par le gouvernement hier pour contrôler cette dernière phase de la pandémie.
Il est particulièrement « perplexe » face à la référence dans l’annonce du Premier ministre aux compagnies aériennes ayant été « irresponsables » dans le transport de passagers sans les tests négatifs requis ou les laissez-passer numériques Covid.
Les mots du Premier ministre étaient : « Nous constatons que, malheureusement, les compagnies aériennes n’ont pas rempli leurs obligations. C’est pourquoi nous avons modifié le cadre administratif et appliquerons une amende de 20 000 € pour chaque passager débarqué sur le territoire portugais sans avoir été correctement testé ».
Le nouveau cadre rendra également les compagnies aériennes responsables de la nourriture et de la nourriture de tous les passagers qui doivent être isolés – avec la clause supplémentaire qu’ils pourraient voir leurs licences pour voler au Portugal suspendues.
« Je veux laisser un message très clair aux compagnies aériennes », a réitéré M. Costa. « Nous considérons comme une profonde irresponsabilité de transporter des passagers non testés et de débarquer sur le territoire national des personnes non testées ».
Pourtant, alors que la RENA enregistre sa consternation, Bruxelles semble même prendre le Portugal à partie pour avoir exigé des tests négatifs en premier lieu.
Selon le porte-parole de la Commission européenne Adalbert Jahnz : « En principe, si une personne est vaccinée et ne vient pas d’une zone rouge foncé, il ne devrait pas être obligatoire pour elle de présenter un test négatif… ».
M. Jahnz a néanmoins admis que Bruxelles ne peut pas se prononcer catégoriquement sur cette affaire « sans information totale ».
La Commission « accompagne » ainsi les nouvelles mesures du Portugal et va les « analyser »…
Cela laisse encore RENA dans un pétrin.
Le directeur exécutif et avocat António Moura Portugal a déclaré à Expresso que les membres de son association faisant voler des avions au Portugal – TAP, British Airways, Lufthansa, Air France, EasyJet, TAAG, Sata, Turkish Airlines, Emirates et United Airlines pour n’en nommer que quelques-uns – ” se conforment scrupuleusement aux devoirs en matière de santé et de sécurité publique ».
La réglementation actuelle prévoit déjà une amende de 2 000 € par passager non conforme à la réglementation en cas de pandémie.
« Sur un vol de 150 personnes, cela représente une amende potentielle de 300 000 € », a-t-il déclaré. « C’est assez dissuasif » sans décupler les amendes…
Autrement dit, l’annonce faite hier soir par M. Costa semble « totalement disproportionnée et totalement dépourvue de sens, d’autant plus qu’il s’agit d’une obligation accessoire d’un opérateur privé agissant en substitution de l’Etat », a déclaré l’avocat, soulignant que « les politiques de santé publique relèvent de la responsabilité de l’État qui doit être financé par les ressources propres de l’État, et non par dépossession ou confiscation des opérateurs économiques ».
Sans mettre la stratégie en mots, M. Moura Portugal suggère que l’apparente « position ferme » de M. Costa a été prise « purement d’un point de vue local » (dans lequel les socialistes du PS mènent une campagne de réélection), car cela n’a « aucun sens dans un pays qui place le tourisme au centre de sa politique économique ».
En conclusion, M. Moura Portugal a déclaré que les nouvelles mesures du gouvernement vont simplement « endommager davantage l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie ».
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