Image : LUSA
Pour la seconde fois en trois mois, la Banque du Portugal a été perquisitionnée ce mercredi par la Police Judiciaire (PJ), dans le cadre d’une vaste opération anticorruption visant l’utilisation frauduleuse des fonds européens du Plan de Relance et de Résilience (PRR).
Cette opération, baptisée Nexus, est présentée comme l’une des plus importantes de l’année.
Selon les autorités, plus de 300 inspecteurs ont été mobilisés pour effectuer des perquisitions dans 50 lieux différents, notamment au sein de plusieurs institutions publiques comme les universités de Porto et de Coimbra, l’INEM, le secrétariat général du ministère de l’Administration interne, Casa da Música, Águas do Douro e Paiva, l’administration portuaire du Douro, Leixões et Viana do Castelo, l’ISCTE ou encore l’entreprise Brisa.
L’enquête porte sur un marché public d’équipements informatiques évalué à 20 millions d’euros, soupçonné d’avoir été truqué. L’entreprise DecUnify est accusée d’avoir manipulé le processus d’achat, en simulant une mise en concurrence équitable avec trois propositions fictives, comme l’exige la loi.
D’après les médias portugais, le système aurait impliqué le versement de pots-de-vin à certains responsables publics en échange de l’attribution des marchés. Des entreprises privées auraient ainsi accédé aux fonds du PRR en gonflant artificiellement les prix des systèmes informatiques, avec la complicité des fournisseurs.
Les infractions soupçonnées vont bien au-delà de la simple corruption : faux en documents, blanchiment d’argent et fraude fiscale aggravée figurent également dans le viseur de la PJ.
Fait notable, le Parquet européen a participé pour la première fois à une opération de ce type au Portugal — un signe de la gravité de l’affaire, selon plusieurs observateurs.
Les centres industriels liés à cette affaire, tous basés dans la région de Lisbonne, ont également été perquisitionnés.
En avril dernier, une opération similaire — Opération Pactum — avait déjà mis en cause 43 personnes, dont Carlos Moura, directeur du département des systèmes d’information et technologies de la Banque du Portugal. Cette fois, c’est un autre employé de ce même service qui est visé, soupçonné d’avoir favorisé DecUnify dans l’attribution de contrats.
Au total, six personnes ont été arrêtées ce mercredi. Elles doivent être présentées à un juge d’instruction à Porto dans les prochains jours pour un premier interrogatoire, en vue de mesures de contrôle judiciaire.
Dans un communiqué, la PJ précise que l’opération Nexus a mobilisé plusieurs unités régionales (Nord, Centre, Lisbonne/Vale do Tejo), ainsi que des départements spécialisés dans la lutte contre la corruption, la cybercriminalité, le terrorisme et le trafic de drogue. Des experts informatiques et financiers ont également été sollicités.
Enfin, la branche GRA-Norte de la PJ a procédé à des saisies d’une valeur estimée à 4,6 millions d’euros.
Sources : CNN Portugal/ Expresso/ ZAP/ Polícia Judiciária
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