Le Conseil de l’Union européenne (UE) et le Parlement européen sont parvenus jeudi à un accord sur la législation sur le stockage du gaz, convenant d’un objectif collectif de 85% de la capacité moyenne d’ici 2022 et tenant compte du GNL.
Dans un communiqué, le Conseil de l’UE, la structure dans laquelle les États membres sont représentés, a annoncé une « une étape importante vers l’amélioration de la sécurité d’approvisionnement de l’UE dans le contexte de la guerre en Ukraine » avec « l’accord politique provisoire conclu entre le Conseil et le Parlement européen sur la législation relative au stockage du gaz ».
« Le règlement proposé vise à garantir que les capacités de stockage dans l’UE sont remplies avant la saison d’hiver et peuvent être partagées entre les États membres dans un esprit de solidarité », ajoute l’institution, à l’heure des problèmes d’approvisionnement de la Russie dus à la guerre en Ukraine.
Obligations de stockage de gaz
Fin mars, la Commission européenne a proposé une obligation minimale de 80 % de stockage de gaz dans l’UE pour l’hiver prochain, jusqu’à début novembre, afin de garantir l’approvisionnement énergétique, un pourcentage qui devrait atteindre 90 % les années suivantes.
Face à de telles obligations, Le Portugal et l’Espagne ont critiqué l’obligation de stockage souterrain de gaz dans l’UE au-dessus de 80 %, demandant la prise en compte des « circonstances particulières de la péninsule ibérique » et la comptabilisation du gaz naturel liquéfié (GNL).
Selon le Conseil, actuellement présidé par la France, l’accord des co-législateurs prévoit que « le stockage souterrain de gaz sur le territoire des États membres doit être alimenté à au moins 80 % de sa capacité avant l’hiver 2022/2023 et à 90 % avant les périodes hivernales suivantes ».
Collectivement, l’objectif est que l’UE «remplir 85 % des capacités de stockage souterrain de gaz en 2022», explique le cadre, notant « l’obligation de remplissage limitée à un volume de 35 % de la consommation annuelle de gaz des États membres au cours des cinq dernières années, afin d’éviter un impact disproportionné ».
Il est également envisagé que les pays de l’UE puissent « atteindre partiellement » l’objectif de 90 % en comptabilisant les réserves de GNL ou de carburants alternatifs stockés dans les installations.
Et comme seuls 18 des 23 pays disposent d’installations de stockage sur leur territoire, « les colégislateurs ont convenu que les États membres sans installations de stockage devraient avoir accès aux réserves » des autres, et devrait partager la charge financière, dit le Conseil.
L’accord entre les pays européens et les députés européens prévoit également une voie de remplissage qui permet un contrôle continu, ainsi que certification obligatoire de tous les opérateurs.
Avec la proposition de l’exécutif européen, publiée en mars, il s’agit de modifier deux règlements existants – sur la sécurité d’approvisionnement en gaz et l’accès aux réseaux de transport de gaz naturel – Bruxelles souhaitant que les 18 États membres disposant d’installations gazières souterraines s’assurent qu’elles remplissent au moins 80% de leur capacité d’ici le 1er novembre 2022, augmentant à 90% les années suivantes, avec des objectifs intermédiaires de février à octobre.
Il appartient maintenant au Conseil et au Parlement européen d’adopter formellement l’accord politique d’aujourd’hui.
Tensions géopolitiques dues à la guerre en Ukraine ont affecté le marché européen de l’énergie, puisque l’UE importe 90 % du gaz qu’elle consomme, la Russie représentant environ 45 % de ces importations, à des niveaux variables selon les États membres.
Au Portugal, le gaz russe représentait moins de 10 % des importations totales en 2021.
Dans le Paquet énergétique RePowerEU publié mercredi, la Commission européenne a mis en garde contre la risque d’une « grave rupture d’approvisionnement » de gaz l’hiver prochain dans l’UE en raison de problèmes d’approvisionnement russe.
La source: Lusa