L’histoire de la vie… et des citrons

Nous connaissons tous la phrase « quand la vie te jette des citrons, fais de la limonade ». Mais que se passe-t-il si nous n’avons pas envie de faire cette limonade ?

Et si tout ce que nous voulions faire, c’était prendre ce sac de citrons et battre les lumières du jour vivantes de la « vie », ou mieux encore, prendre ce sac et l’échanger contre ce moment supplémentaire, ce mot non dit, cette conversation non dite ? Cela, chers lecteurs, fait partie du cycle de la vie aux côtés de nos réponses aux défis, aux épreuves et aux pertes qu’il nous lance.

Le concept du «processus de deuil» a été écrit pour la première fois en 1969 par une psychiatre américaine, le Dr Elisabeth Kulber-Ross, qui a basé son livre Sur la mort et la mort sur son travail auprès des patients en phase terminale. Initialement, seules cinq étapes étaient décrites, à savoir le déni, la colère, la négociation, la dépression et l’acceptation, mais ce modèle a ensuite évolué vers le processus en sept étapes suivant :

1) Choc et déni

2) Douleur et culpabilité

3) Colère et marchandage

4) Dépression, réflexion et solitude

5) Le virage ascendant

6) Reconstruction et perlaboration

7) Acceptation et espoir

Les experts pensent que toutes les étapes ne doivent pas être vécues ou travaillées et que ces étapes ne doivent pas non plus se produire dans cet ordre particulier, tant que l’objectif ultime d’acceptation et de paix est atteint.

La perte et le processus de deuil peuvent être vécus aussi bien à la suite du décès physique d’un être cher que par la perte de sa présence dans sa vie. Par exemple, après un divorce ou une séparation longue distance (que nous avons tous vécu d’une manière ou d’une autre après les interdictions de voyager prolongées liées au covid).

Elle peut survenir quelques minutes, jours, semaines ou même mois après la perte et peut durer des années. Le processus est un voyage individuel et ne peut être précipité ou déprécié… ce qui fonctionne pour l’oie ne fonctionne pas nécessairement pour le jars !

Le choc initial créera toujours une forme de situation stressante, mais si cette réaction de combat ou de fuite alimentée par le stress se poursuit à long terme, la surexposition ultérieure au cortisol et à d’autres hormones liées au stress que notre corps produit peut déstabiliser à peu près tous les autres processus physiologiques normaux de notre corps. Cela peut entraîner un risque accru de :

➔ Anxiété et/ou dépression

➔ Tensions musculaires et douleurs chroniques

➔ Maux de tête

➔ Problèmes digestifs tels que coliques, crampes et diarrhées récurrentes

➔ Problèmes de sommeil

➔ Problèmes immunitaires

➔ Hypertension artérielle, maladies cardiaques, crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux

➔ Déséquilibres glycémiques et prise de poids

➔ Troubles de la mémoire et de la concentration

C’est pourquoi nous ressentirons souvent la douleur émotionnelle comme un véritable coup de poing physique dans l’intestin, ou une sensation de constriction dans la poitrine avec essoufflement et douleur. Ce n’est pas tout un épisode psychosomatique « juste dans votre tête », cela peut être un processus physiologique réel avec des symptômes tangibles réels.

La façon dont nous gérons le stress peut en partie être attribuée à notre génétique, cependant, nos expériences de vie globales, nos traumatismes antérieurs et la façon dont ils ont été traités dans le passé définiront finalement nos mécanismes de survie et d’adaptation. Il est essentiel de savoir quand demander et de comprendre quand et comment offrir de l’aide.

La thérapie peut prendre la forme de longues promenades ou d’exercices quotidiens ou de soins pour un nouvel animal de compagnie (d’où l’évolution des « animaux de compagnie de thérapie »), autant qu’elle le peut par le biais de séances spécifiques de gestion du deuil ou de conseil de groupe.

Pour certains, tendre la main à une foi ou à une entité spirituelle nouvelle ou existante est la réponse, pour d’autres, il s’agit simplement de pouvoir décrocher le téléphone et d’appeler un ancien ou un nouvel ami. Dans tous les cas, l’objectif est d’être capable d’écouter avec compréhension, de valider sa douleur sans paraître condescendant et de savoir tout, et d’offrir une aide productive, comme faire des courses spécifiques ou préparer des repas, etc.

Parfois, une aide médicale doit être recherchée, surtout si l’anxiété ou la dépression commence à affecter sérieusement et à interférer avec les activités de la vie quotidienne de l’individu. Dans de tels cas, un suivi régulier est essentiel pour évaluer les progrès et surveiller les effets indésirables éventuels des médicaments.

Ainsi, comme beaucoup d’entre vous le savent déjà, j’ai également vécu une perte récente, personnelle et professionnelle. Ce ne sera pas facile de remplir ces « petites grosses » chaussures de mon estimé prédécesseur, mais cet article est l’une des premières étapes… c’est moi qui prends en charge l’ordonnance du résident… c’est moi qui prends ce sac de citrons et fait de la limonade.

Meilleurs vœux de santé,

Par Dr Jo

|| [email protected]
Le Dr Joanna Karamon est un médecin généraliste avec plus de 20 ans d’expérience. Elle est directrice clinique de Medilagos, qui fait partie du Luzdoc International Medical Services Network

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