Les pêcheurs s’insurgent contre les nouveaux projets de parcs éoliens offshore

Fermes « certificat de décès de signal pour le secteur de la pêche », prévient la coopérative.

Autour de 15 associations de pêcheurs de tout le pays se réunissent à Viana do Castelo demain pour prendre une position commune sur cinq zones en consultation publique pour l’implantation de parcs éoliens offshore.

La version courte est que ces associations pensent que les fermes, qui s’étendent jusqu’à 3 000 km2, mettront effectivement fin à la pêche au Portugal.

S’adressant à Lusa aujourd’hui, Francisco Portela Rosa pour VianaPesca explique : « Nous avons convoqué une réunion avec toutes les associations du pays […]. Nous devrons saisir la justice européenne si nécessaire car il leur est impossible de mettre un terme à la pêche dans le pays. C’est (comme) quelque chose d’un autre monde… »

Les cinq zones en jeu sont celles au large de Viana do Castelo, Leixões, Figueira da Foz, Ericeira-Cascais et Sines.

Comme les annonces officielles ont traîné, le plus grand parc éolien est proposé pour Figueira da Foz – s’étendant sur 1 237 km2 avec un potentiel pouvant atteindre quatre gigawatts (GW) de capacité – suivi de Viana do Castelo (663k km2/ 2GW), Sines ( 499 km²/ 1,5 GW), Leixões (463,36 km²/ également 1,5 GW) et Ericeira et Sintra/Cascais (300 km²/ 1 GW).

Selon les pêcheurs, ces constructions sont extrêmement intrusives pour la faune locale. Ils citent, à titre d’exemple, le Parc technologique Windfloat composé de trois plates-formes flottantes qui supportent des turbines d’une capacité installée de 25 mégawatts (MW), connectées à un câble de 18 kilomètres, installé à 100 mètres de profondeur dans les fonds marins, avec une capacité de recevoir 200 MW d’énergie renouvelable.

Lorsqu’il a été construit pour la première fois – le premier parc éolien offshore semi-submersible d’Europe – il n’y avait rien d’autre qu’une « admiration » devant l’éclat de la technologie.

Pour les pêcheurs cependant, le poisson a tout simplement disparu.

« Selon le chef de VianaPescas, avec environ 450 membres de Figueira da Foz, district de Coimbra, à Caminha, dans l’Alto Minho, les pêcheurs ont vu que la faune a disparu à environ un mile du parc éolien », dit Lusa.

A cela s’ajoute le fait que la pêche est interdite sur un tronçon de 17 km où le câble sous-marin relie les plates-formes au réseau à terre.

Oui, une indemnisation a été décidée (en 2019) : 500 000 € pour 28 navires de pêche locaux touchés par l’interdiction, mais les projets actuellement en discussion publique vont faire passer la situation à un tout autre niveau.

« C’est une zone impossible, inacceptable… Ce sera le certificat de mort pour la pêche à travers le pays », déclare Francisco Portela Rosa.

Son secteur n’est pas contre les éoliennes en soi, a-t-il souligné, il est simplement contre le fait d’être sacrifié en leur nom.

« Je ne sais pas ce qu’il adviendra de la sardine. Avec tous les blocs (de turbines) qui sont prévus, je ne sais pas ce qu’il adviendra de l’espèce », a-t-il déclaré à Lusa.

Auparavant, en 2018 et 2019, la coopérative de producteurs de poisson de Viana do Castelo avait contesté deux tentatives du gouvernement d’autoriser l’installation d’un parc éolien entre Viana do Castelo et la frontière avec l’Espagne voisine.

Le gouvernement a entre-temps reconnu « l’ambition d’atteindre une capacité installée d’éolien offshore de 10 GW d’ici 2030, à allouer aux enchères », conclut Lusa.

natasha.donn@portugalresident.com

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