Les bénéfices de la TAP « ne couvrent même pas les intérêts de sa dette »

Les médias relativisent l’exercice de relations publiques d’hier

Alors que la poussière se dépose sur tous les TAP « bonnes nouvelles » d’hier – il y a même eu la déclaration de la PDG Christine Ourmières-Widener selon laquelle si les bénéfices se poursuivaient au cours du dernier trimestre, le personnel pourrait s’attendre à des augmentations de salaire – la réalité de la situation financière de la compagnie aérienne a transparu : Bénéfices du 3ème trimestre bien qu’historiques, étaient encore insuffisant pour couvrir les intérêts dus sur la dette de la TAP.

Et même avec le bénéfice réconfortant de 111,3 millions d’euros, la perte globale cette année est toujours debout à 91 millions d’euros.

Mercredi, il s’agissait de sonner des trompettes – une pratique de plus en plus populaire dans la politique nationale : faites suffisamment de bruit et les gens pourraient ne pas réaliser ce qui se passe réellement.

Le tabloïd Correio da Manhã, comme tant d’autres médias, n’a pas tardé à faire le calcul : « Effectivement, le profit obtenu (entre juillet et septembre) n’a même pas payé le service de la dette de l’entreprise, qui est de 173 millions d’euros ».

« Gonçalo Pires, responsable du financement de TAP, a précisé que cette compagnie aérienne a continué à présenter des pertes cumulées jusqu’en septembre en raison de sa dette totale de 3,7 milliards d’euros, ce qui désavantage la compagnie aérienne par rapport à ses concurrents ».

« Rien que les locations opérationnelles et financières d’avions s’élèvent à 2,7 milliards d’euros.

« Malgré cet énorme lest, le président exécutif de la TAP défend le plan stratégique de l’entreprise comme « bon et porteur de bons résultats », indique le journal.

« Christine Ourmières-Widener affirmait hier que ‘nous avons moins d’avions mais ils sont plus remplis et les prix sont meilleurs. La TAP a augmenté le prix des billets en début d’année de 23 % en moyenne, une moyenne pratiquée par le secteur à travers le monde ».

En d’autres termes, les prix (pour l’entreprise) seraient « meilleurs ».

L’économiste João Duque a également analysé les affirmations de TAP – très conçues pour capitaliser sur l’intérêt d’achat potentiellement manifesté par le groupe d’aviation IAG – affirmant qu’il était impossible de déterminer si Christine Ourmières-Widener disait même la vérité. « Personne ne connaît le plan » a décrit le PDG de TAP, a-t-il déclaré à SIC. « Personne ne sait quelles sont les prévisions » et « n’ayant aucune idée, personne ne peut confirmer » que le plan « fonctionne ».

Passant également en revue toutes les « pierres dans la chaussure du TAP” – notamment la menace de grève par les syndicats (qui, selon Mme Ourmières-Widener, serait un « désastre » – Dinheiro Vivo ajoute qu’il n’y a pas de plans, quoi qu’il arrive, pour la compagnie aérienne à rembourser les 3,2 milliards d’euros d’aides d’État qui lui auront été injectés d’ici la fin de cette année.

« Selon Gonçao Pires, le plan ne prévoit pas cela car il s’agit d’une indemnisation via une augmentation de capital et non d’un prêt », précise le online.

Les rapports suggèrent que c’est cette semaine que le PDG de TAP devra décider du nombre de vols à annuler pendant la période de Noël et du Nouvel An.

natasha.donn@portugalresident.com

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