L’énergie hydroélectrique « draine le fleuve Tejo : met les écosystèmes en grave danger, sans parler des moyens de subsistance »

Les « merveilles de l’énergie hydroélectrique » reviennent se percher le long du fleuve Tejo, affectant les deux côtés de la frontière.

Les autorités espagnoles et portugaises dénoncent ce qu’elles qualifient de « scandale ».

Le fournisseur d’hydroélectricité Iberdrola a littéralement vidé des barrages pour produire de l’électricité « à un moment où les prix montent en flèche », écrit Correio da Manhã.

Les producteurs du côté portugais souffrent de « graves problèmes », en raison de graves pénuries d’eau : seulement le Tejo, mais aussi le Douro et le Minho.

ProTejo, le mouvement citoyen luttant pour les droits du Portugal en matière d’eau sur le plus long fleuve de la péninsule ibérique, prévient qu’il pourrait finir par déposer une plainte auprès de la Commission européenne.

La question, comme toujours, est de savoir pourquoi l’eau – une ressource si précieuse – est entre les mains des grandes entreprises.

Des querelles existent déjà entre les gouvernements des deux pays : l’ajout de fournisseurs d’hydroélectricité dans le mix aggrave la situation.

Iberdrola, pour sa part, affirme avoir tout fait “en contact avec les autorités compétentes”.

Mais les communes concernées (celles d’Abrantes, de Mação, de Vila Nova da Barquinha et de Vila Velha de Rodão) disent que la situation est devenue désespérée : il est temps que tout le monde se remette autour de la table pour rediscuter des indemnités journalières de débit.

Luís Damas, président de l’association des producteurs agricoles d’Abrantes, Constância, Sardoal et Mação, explique que le débit d’eau d’Espagne ces quinze derniers jours a été « une honte… » au point que les agriculteurs le long des frontières du Tejo perdent des récoltes.

Paulo Constantino de ProTejo a déclaré que le groupe se réunirait prochainement à Abrantes pour discuter des problèmes et « réfléchir à l’avancement d’une plainte auprès de la Commission européenne ».

Image : l’agriculteur José Bento explique comment la production de maïs a baissé de 50 % cette année.

natasha.donn@algarveresident.com

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