Le réchauffement climatique ici et maintenant

Les événements des deux dernières semaines ont sûrement anéanti toutes les illusions de Trump selon lesquelles le changement climatique ne se produit pas ou ne menace pas toutes les formes de vie sur la planète Terre.

Par exemple, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a annoncé que l’emblématique papillon monarque est désormais officiellement une espèce en voie de disparition proche de l’extinction en raison du changement climatique et de la perte d’habitat.

Mieux connue pour ses incroyables migrations sur des milliers de kilomètres entre le Canada et le Mexique, sa population en Amérique occidentale aurait chuté de 99,9 % entre les années 1980 et 2021. Le papillon monarque est toujours présent dans certaines parties du sud-ouest de l’Europe, y compris l’Algarve, Madère et les Açores, mais peut-être pour pas très longtemps.

La « liste rouge » de l’UICN compte désormais 41 415 espèces animales et végétales menacées, en hausse de 16 118 par rapport à l’année dernière. Au total, 16 306 espèces sont considérées comme au bord de l’extinction. À moins que nous, les humains, ne nous mobilisions contre le changement climatique, nous pourrions nous aussi être bientôt sur la liste rouge.

Les vagues de chaleur extraordinaires en Europe et en Amérique du Nord ont réveillé les gens sur la probabilité d’une calamité mondiale à moins que des mesures vitales ne soient prises par les dirigeants des grandes puissances sans plus tarder.

La dernière chaleur extrême qui a provoqué des incendies de forêt au Portugal, en Espagne, en Grèce, en France et en Italie a rappelé aux Européens leur vulnérabilité croissante au changement climatique. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 1 700 personnes sont mortes à cause de la chaleur au Portugal continental et en Espagne seulement. Et l’été n’est qu’à moitié terminé.

A Lisbonne, Reuter le correspondant Barry Hatton a résumé ainsi la situation générale : « Les incendies de forêt en Europe commencent plus tôt dans l’année, deviennent plus fréquents, font plus de dégâts et sont de plus en plus difficiles à arrêter. Et les scientifiques disent qu’ils vont probablement s’aggraver à mesure que le changement climatique s’intensifie, à moins que des contre-mesures ne soient prises.

Le problème de la chaleur au Portugal a été considérablement aggravé par la grave sécheresse qui s’est emparée du pays en raison des faibles précipitations de l’hiver dernier. Le mois de mai de cette année a été le plus chaud depuis neuf décennies et 97 % des terres ont été classées comme étant en grave sécheresse. Les récoltes se sont flétries. Il faudra plusieurs semaines avant que nous puissions nous attendre à des pluies substantielles.

Le ministre portugais de l’Environnement, Duarte Cordeiro, a déclaré au Parlement que préparer la nation au changement climatique prendrait une génération. En attendant, a-t-il dit, les citoyens devraient réduire leur consommation d’eau. Certaines autorités locales ont déjà fermé les piscines publiques au moment même où elles sont le plus recherchées. L’irrigation doit être coupée sur les terrains de golf et les espaces verts de l’Algarve. Le rationnement de l’approvisionnement en eau domestique pourrait suivre alors que les niveaux des réservoirs continuent de baisser à des niveaux très bas.

La France a connu son mois de mai le plus chaud depuis le début des records. L’eau de rivière utilisée pour refroidir les centrales nucléaires françaises est devenue trop chaude pour être efficace. Cela a fait grimper les prix de l’électricité 10 fois plus qu’entre 2017 et 2021.

La chaleur sans précédent dans les pays les plus septentrionaux, y compris la Scandinavie mais surtout le Royaume-Uni, a révélé à quel point certains ne sont pas préparés aux conditions météorologiques extrêmes.

Les services d’incendie de Londres étaient plus occupés à faire face aux incendies dans la ville qu’à tout moment depuis le blitz de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les températures atteignaient un niveau record, la demande d’électricité au Royaume-Uni a fait grimper les processus électriques de 5 % en une seule journée.

Ainsi, le problème du réchauffement climatique ne concerne pas seulement les préparatifs pour 2030 et 2050. Il s’agit également de l’ici et maintenant.

Par PORT LEN

Len Port est un journaliste et auteur basé en Algarve. Suivez les réflexions de Len sur l’actualité au Portugal sur son blog : algarvenewswatch.blogspot.pt

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