Le programme « Plus de logements » approuvé au Parlement

Le secteur de la location saisonnière est l’un des plus touchés ; les visas dorés devraient se poursuivre mais exclut l’investissement immobilier.

Sans surprise, le programme gouvernemental « Mais Habitação » (Plus de logements) a été approuvé au Parlement hier après-midi.

Le paquet de mesures visant à lutter contre la crise du logement au Portugal a été approuvé avec des votes favorables du Parti socialiste (PS) au pouvoir qui détient une majorité parlementaire, bien que tous les partis d’opposition aient voté contre (PSD, Chega, Iniciativa Liberal, PCP et Bloco de Esquerda ) ou abstention (Livre et PAN).

Les partis d’opposition ont fait voter plusieurs des amendements qu’ils avaient déposés – et qui ont été rejetés lors du débat de spécialité – lors de la dernière session plénière, mais tous ont été rejetés par le PS.

La députée PS Maria Begonha a défendu la position du gouvernement, estimant qu’« entre une perspective de gauche dans laquelle l’ensemble du marché locatif devrait être contrôlé » et la perspective de droite, « il n’y a pas de consensus possible ».

Le processus de vote a été suivi depuis les galeries par des personnes liées au secteur de la location de vacances à court terme (Alojamento Local, ou AL) qui portaient des t-shirts noirs pour manifester leur désapprobation du programme « Mais Habitação ». Lorsque les députés se sont levés pour voter, le groupe a quitté le parlement en trépignant du pied en sortant du bâtiment, ce qui a incité le président du parlement à interrompre le vote jusqu’à ce que le bruit cesse.

Le paquet « Mais Habitação » devrait être soumis à l’examen du président de la République la semaine prochaine. Marcelo Rebelo de Sousa dispose d’un délai de 20 jours pour approuver ou opposer politiquement son veto au diplôme. S’il choisit de demander un contrôle préventif par la Cour constitutionnelle, le délai est de huit jours.

Quels sont les principaux changements ?

Le programme « More Housing » comprend plusieurs mesures qui ont été présentées comme un moyen de lutter contre la crise du logement dans le pays.

L’un des principaux secteurs touchés est le secteur de la location à court terme (AL), qui proteste contre le programme depuis sa première annonce. Les propriétaires d’AL pensent que ce sera le cas « revenir en arrière sur 15 ans de progrès » pour le secteur.

Le secteur AL conteste des mesures telles que la non-délivrance de nouvelles licences AL jusqu’au 31 décembre 2030 pour des appartements ou des unités d’hébergement telles que des auberges au sein d’immeubles (hors communes et paroisses « à faible densité ») pour donner aux copropriétés le pouvoir d’annuler AL licences accordées aux appartements.

L’une des mesures les plus controversées du plan, que le Premier ministre António Costa a tenté de minimiser, est la «location coercitive » : qui ne s’appliquera qu’aux appartements considérés comme « à l’abandon » depuis au moins deux ans. Les propriétaires de propriétés vacantes depuis plus de deux ans et situées en dehors de l’intérieur du pays ont 90 jours pour répondre après avoir été informés par le conseil local pour effectuer des rénovations ou utiliser la propriété.

Visas d’or 

Avancer également est la fin du régime Golden Visa pour les investissements immobiliers.

Le gouvernement maintient cependant le programme ouvert aux investissements dans d’autres secteurs afin de tester si oui ou non les Golden Visas peuvent « survivre » sans la composante immobilière.

« Nous voulions préserver un noyau de création d’emplois et d’investissements dans les entreprises portugaises qui faisait déjà partie de la loi actuelle », a déclaré le mois dernier Eurico Brilhante Dias, leader parlementaire du PS.

« Nous devons déterminer si ce régime peut perdurer grâce à des investissements dans le secteur productif, en attirant les investissements directs étrangers, (…) et s’il peut exister sans l’immobilier », a-t-il ajouté.

Contrairement à ce qui a été rapporté par CNN hier, les investissements dans des fonds d’investissement continueront de donner accès au dispositif, tant qu’ils ne sont pas liés à des investissements immobiliers, ainsi que plusieurs formes d’investissement différentes à partir de 200 000 € :

  • la création d’au moins 10 emplois ;
  • investissement d’au moins 500 000 € dans des activités de recherche scientifique menées par des institutions publiques ou privées ;
  • investissement d’au moins 250 000 € dans la production artistique, la récupération ou l’entretien du patrimoine culturel national ;
  • investissement d’au moins 500 000 € dans l’acquisition de parts de fonds d’investissement non immobiliers ;
  • et investissement d’au moins 500 000 € pour la constitution d’une société commerciale ayant son siège au Portugal, accompagnée de la création de cinq emplois permanents, ou pour renforcer le capital social d’une société commerciale ayant son siège au Portugal, déjà constituée, avec la création d’au moins cinq emplois permanents ou maintien d’au moins 10 emplois, avec un minimum de cinq salariés permanents, et pour une durée minimale de trois ans.

Le montant minimum d’activité d’investissement nécessaire pour les trois premières conditions mentionnées ci-dessus peut être inférieur de 20% lorsque l’activité est exercée dans des territoires à faible densité. Par ailleurs, les activités d’investissement doivent être évaluées tous les deux ans afin d’évaluer leur impact sur les domaines d’activité concernés (scientifique, culturel) et la promotion des investissements directs étrangers et la création d’emplois.

Concernant ces changements, ils ne seront pas appliqués rétroactivement et les droits de renouvellement pour les demandes de regroupement familial et de résidence permanente sont préservés.

Les modifications entreront en vigueur le lendemain de leur publication au journal officiel de l’État Diário da República.

Par MICHEL BRUXO

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