Le président du Portugal a convoqué une réunion du Conseil d’Etat pour le 14 mars, « avec un seul point à l’ordre du jour : la situation en Ukraine ».
Cette information a été diffusée lundi par le biais d’une note sur le site officiel de la présidence de la république.
Jeudi, Marcelo Rebelo de Sousa a déclaré aux journalistes qu’il envisageait de convoquer « en temps voulu » son organe de concertation politique au cas où le Portugal « prendrait éventuellement une position supplémentaire » sur l’offensive militaire russe en Ukraine.
« Je réfléchis, en temps voulu, à une convocation du Conseil d’Etat. Mais le moment venu, au moment où il convient, après le Conseil d’État, de prendre toute position additionnelle, complémentaire, à ce qui a été fait et dit par le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, le ministre de la défense, et aussi occasionnellement par le président du Portugal », a-t-il déclaré.
Le président, qui s’exprimait à l’issue d’une visite dans un pavillon de la police municipale de Lisbonne prêt à accueillir temporairement des réfugiés ukrainiens, a déclaré qu’en ce moment, tous les dirigeants politiques devraient se retenir dans leurs déclarations, au nom de la recherche de paix.
« L’opinion publique, dans cette idée d’embrasser la cause, en veut plus immédiatement. Il faut penser aux gens de chair et de sang qui sont dans ce panorama de guerre, à ce qui est vécu, et comment cela demande prudence, sagesse et retenue de la part des responsables », a-t-il ajouté.
Le Conseil d’État s’est réuni pour la dernière fois le 3 novembre dernier, avec deux réunions consécutives, d’abord avec la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, puis pour se prononcer sur la dissolution du parlement à la suite du budget.
Depuis son arrivée à la tête de l’Etat en mars 2016, Marcelo Rebelo de Sousa a multiplié les réunions du Conseil d’Etat, son organe politique consultatif, et a innové en invitant à ses réunions des personnalités étrangères et portugaises.
Le 11 février, le président a invité John Kerry, l’envoyé spécial présidentiel des États-Unis d’Amérique pour le climat, à participer à une future réunion du Conseil d’État sur ce sujet.
Marcelo Rebelo de Sousa a fait cette invitation à John Kerry lors d’une rencontre qu’ils ont eue à Brest, en France, en marge du sommet international « One Ocean », organisé par la présidence française de l’Union européenne.
« Il restait à voir si des dates pouvaient être convenues, à déterminer exactement quand cela pourrait avoir lieu, car cela nous permettrait de traiter un sujet crucial, pour nous particulièrement important : le changement climatique, les océans et les nouvelles énergies, et le problème de l’énergie, qui est à l’ordre du jour », a déclaré le chef de l’État aux journalistes à l’issue du sommet.
« Il a accepté. Il ne reste plus qu’à fixer la date exacte », a ajouté Marcelo Rebelo de Sousa.
Le Conseil d’État comprend le président du parlement, le premier ministre, le président de la Cour constitutionnelle, le médiateur, les présidents des gouvernements régionaux et les anciens présidents du Portugal.
Aux termes de la Constitution, il comprend également cinq citoyens désignés par le président pour la durée de son mandat et cinq élus par le parlement, conformément au principe de la représentation proportionnelle, pour la durée de la législature.
Lorsqu’il a entamé son deuxième mandat le 9 mars 2021, Marcelo Rebelo de Sousa a nommé l’écrivain Lídia Jorge au poste de conseiller d’État et a reconduit l’ancien chef du CDS-PP António Lobo Xavier, l’ancien président du PSD Luís Marques Mendes, la présidente de la Fondation Champalimaud, Leonor Beleza, et le neuroscientifique António Damásio.
A l’ouverture de la nouvelle législature, suite aux élections législatives du 30 janvier prochain, l’Assemblée de la République devra élire cinq nouveaux membres du Conseil d’Etat. Pour l’instant, les conseillers élus par le parlement sont Carlos César, Francisco Louçã et Domingos Abrantes, nommés par le PS, et Francisco Pinto Balsemão et Rui Rio, nommés par le PSD.
Source : Lusa