Le Portugal ne sera pas intimidé pour réduire les mesures de soutien social

Le ministre fait une déclaration suite aux propos du président de la BCE sur l’inflation.

Aujourd’hui, le plus haut ministre du cabinet du Portugal a foulé une ligne fine en matière de diplomatie, affirmant que le gouvernement entendait suivre une ligne d’équilibre contre l’inflation « avec le maintien du soutien social jugé nécessaire ».

Commentaires de Mariana Vieira da Silva suivre ceux de la présidente de la BCE Christine Lagarde en début de semaine à Sintra à propos de nécessité pour les gouvernements européens « de ne pas adopter de nouvelles mesures de soutien financier ou d’augmentation des salaires afin que l’inflation puisse être plus rapidement réduite et non stimulée », explique Lusa.

C’était un message, en dernière analyse, d’austérité – et comme l’a dit aujourd’hui Mme Vieira da Silva l’austérité n’a pas fonctionné dans le passé. « Au Portugal, en particulier, il y a eu des expériences passées de ce qui se passe lorsque les besoins des gens ne sont pas satisfaits », a-t-elle déclaré.

« Quand cela arrive, la vie ne va pas bien ni d’un point de vue économique ni d’un point de vue budgétaire. »

Il s’agissait d’une continuation en termes de messages des pensées du président Marcelo hier, dit Lusa, « Mariana Vieira da Silva a refusé de commenter directement la position prise par le président de la BCE », mais elle a montré que le gouvernement portugais refusait de se laisser mener par le bout du nez.

« Il appartient à ce gouvernement, compte tenu du contexte économique et social, de prendre les mesures qu’il juge nécessaires », a-t-elle déclaré.

« Ainsi, en 2022, nous avions des mesures d’une valeur significative – 5,7 milliards d’euros, environ 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) – pour répondre à une situation de crise. Je peux garantir que nous n’arrêterons pas d’avoir des mesures quand on considère qu’elles sont nécessaires car il y a un équilibre qu’il faut toujours garantir. Avec l’augmentation du coût de la vie, les gens ont besoin d’avoir des conditions de vie décentes ».

Lorsqu’on lui a demandé si le gouvernement se sentait conditionné par la position de la BCE contre de nouvelles aides sociales et augmentations de salaire, elle a répondu que le Premier ministre António Costa « avait déjà clairement indiqué que les mesures importantes prises par le gouvernement seraient maintenues ».

« Nous sommes dans un contexte mondial avec des pressions diverses et de nombreux acteurs, dont certaines organisations internationales. Pour le gouvernement, il est essentiel d’avoir des mesures qui visent à combattre l’inflation, à lutter contre la hausse des prix de l’énergie, à protéger les familles les plus vulnérables et à avoir des mesures destinées à la classe moyenne ».

S’exprimant à l’issue de la dernière réunion du Conseil des ministres, Mme Vieira da Silva a déclaré que lorsque l’on examine les chiffres de l’inflation au Portugal et la généralité des indicateurs économiques et sociaux, la conclusion « est que la stratégie a été juste et approprié.

« Nous continuerons le travail exactement comme nous l’avons fait ».

Quant au conseil de Mme Lagarde aux gouvernements de commencer à retirer les dépenses décrétées pour faire face à l’époque de la lutte contre le Covid-19 et l’inflation, elle a déclaré que le gouvernement « a défini des mesures avec des calendriers et des échéances distincts (…) Nous avons des mesures prévues jusqu’à la fin de l’année et d’autres de nature plus structurelle, comme les retraites et les salaires des fonctionnaires. Nous faisons toujours une évaluation. Nous n’avons changé ni les hypothèses ni la méthodologie dans notre façon de travailler en matière de lutte contre l’inflation (…) Si le gouvernement avait compris qu’il était temps de retirer les mesures de soutien aux familles, il l’aurait fait. Mais, de notre point de vue, la dernière année et les trois derniers mois impliquent une grande attention aux familles les plus vulnérables, aux familles avec enfants et aux revenus faibles ou moyens-faibles, afin qu’elles puissent joindre les deux bouts. C’est la politique du gouvernement », a-t-elle insisté.

Selon Vieira da Silva, en fonction de l’évolution des taux d’intérêt et de l’inflation, le gouvernement « analysera si d’autres mesures sont nécessaires ».

« C’est ce que nous faisons toujours. Nous présenter des mesures supplémentaires chaque fois que nous estimons qu’une réponse supplémentaire est nécessaire. C’est à cela que servent d’avoir les bons comptes et la bonne capacité budgétaire », a ajouté le ministre, dans ce qui aura été l’une des réponses institutionnelles les plus bienvenues de la journée, sinon de la semaine.

Source : LUSA

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