Le commissaire européen à l’économie, dans une interview à l’agence de presse Lusa, a conseillé au Portugal d’être « prudent avec les dépenses publiques » et de soutenir l’investissement public à une époque de pression économique due aux tensions géopolitiques causées par la guerre en Ukraine.
« Je pense qu’être prudent dans les dépenses publiques et soutenir fortement les investissements stratégiques est la voie à suivre et le Portugal a été, ces derniers temps, un bon exemple de ce point de vue », a déclaré Paolo Gentiloni, interrogé par Lusa sur les effets de la affrontements et sanctions européennes contre la Russie sur les économies de petits pays, comme le Portugal.
Il a souligné la « nécessité d’avoir ce qu’on appelle une position budgétaire globalement neutre ».
« Nous soulignons la nécessité de concentrer les budgets sur la non augmentation des dépenses courantes, mais plutôt sur le soutien à l’investissement public, et cela semble particulièrement important pour les pays ayant une dette relativement élevée », a noté Paolo Gentiloni.
« Je pense que, pour le Portugal, cela signifie poursuivre une politique stratégique suivie par le gouvernement portugais depuis quelques années, dans le but d’augmenter la compétitivité du pays grâce à l’innovation ».
Pour l’homme politique italien, « cela a été l’un des principaux choix du gouvernement de Lisbonne dans son modèle de croissance ».
Cette position intervient à un moment où l’UE adopte de lourdes sanctions contre la Russie, telles que le gel des avoirs financiers du régime russe, dont le président Vladimir Poutine, l’interdiction à plusieurs banques russes d’utiliser le système de transactions financières Swift, l’imposition de limites à la l’exportation de certaines matières premières, la suppression de la délivrance de visas et la fermeture de l’espace aérien européen aux avions russes.
L’objectif de ces mesures restrictives est d’isoler l’économie russe et de couper les flux d’argent qui soutiennent la guerre que le Kremlin a déclenchée contre l’Ukraine, mais la Commission européenne a admis aujourd’hui que de telles sanctions pèseraient également sur l’économie de l’UE, prédisant une inflation plus élevée et la hausse des prix de l’énergie.
L’inflation a atteint des niveaux record et a atteint en février un nouveau record de 5,8 % dans la zone euro, contre 5,1 % le mois précédent et 0,9 % en février 2021, selon une estimation publiée aujourd’hui par Eurostat.
Source : Lusa