Premier ministre portugais Antonio Costa a révélé qu’il remettra sa liste de « nouveaux ministres” pour le nouveau gouvernement mercredi soir, alors qu’il part pour un Sommet de l’OTAN et Conseil de l’Europe à Bruxelles.
Dans un langage typique (plutôt tortueux), il expliqua ; « Le président de la République et moi-même avons déjà ajusté le calendrier à plusieurs reprises en fonction des diverses vicissitudes. Donc, ce qui est actuellement prévu, c’est que la conclusion de la tabulation des résultats aura lieu mercredi prochain, le 23, et que, donc, avant de partir pour Bruxelles, je peux donner au président de la République la liste des ministres qui feront partie du prochain gouvernement… »
Costa parlait à Rome où il a participé à une sorte de « pré-sommet du Conseil de l’Europe » avec les partenaires du Sud pour consolider les positions sur la crise énergétique.
Le temps qu’il a fallu depuis les résultats des élections des 30 et 31 janvier pour apercevoir le moment de l’investiture du nouveau gouvernement s’explique en grande partie par la fracas sur les votes des émigrés qui auront tous été recomptés d’ici le 23 mars (même s’ils tombent, les résultats n’y changeront rien).
Les prochaines étapes devraient voir le président Marcelo souscrire à tous les choix faits par le Premier ministre et programmer une Prestation de serment du nouvel exécutif pour le 29 mars (essentiellement trois mois depuis les élections, au cours desquelles les socialistes du PS ont été élus avec une majorité absolue).
Mais quant à un Budget de l’État rapide cette perspective semble très improbable.
Avant l’invasion russe de l’Ukraine, les discussions étaient centrées sur l’établissement et le vote du budget « d’ici mai ». Maintenant, la date la plus proche ressemble probablement à la fin octobre (en d’autres termes, une année complète depuis que le Parlement a opposé son veto au budget de l’État, ce qui a provoqué des élections anticipées).
Normalement, cela aurait été considéré comme un « cauchemar économique », mais dans le contexte des événements mondiaux, l’absence d’un budget de l’État au Portugal a pâli jusqu’à la semi-transparence.
Les rapports disent l’évidence : « la guerre oblige à une révision à la baisse de l’économie » ; les prévisions de croissance sont passées de 5,1% à 4,8%, et l’inflation devrait atteindre 3,9 %.
Il y aura beaucoup de jonglage financier à faire pour un bon budget de l’État et, à l’heure actuelle, en élaborer un est, selon un éditorialiste aujourd’hui, « plus difficile que d’essayer de voir l’avenir dans les étoiles ».