La municipalité dénonce une « normalisation inquiétante » de la violence urbaine
La mairie de Porto a réagi fermement aux récents actes de violence survenus dans la ville, ciblant notamment des bénévoles de l’association d’aide aux sans-abri CASA, ainsi qu’un agent de police. Réuni en session extraordinaire, le conseil municipal a adopté plusieurs motions condamnant une situation qu’il qualifie de « normalisation de la violence », jugée de plus en plus préoccupante dans les centres urbains denses.
« Cette banalisation est un phénomène qui devrait tous nous alerter », a déclaré le maire Rui Moreira, évoquant les agressions subies récemment par deux bénévoles attaquées alors qu’elles distribuaient de la nourriture. Les agresseurs leur auraient lancé des insultes, asséné des coups de poing, et effectué un salut nazi, tout en les accusant d’être responsables de l’immigration.
Durant la réunion, trois motions ont été présentées par les groupes municipaux du PSD (centre droit), du CDU (communistes) et du Bloco de Esquerda (gauche radicale), dénonçant la montée de la violence et appelant à des mesures concrètes.
Rui Moreira a également plaidé pour un encadrement plus strict de la haine en ligne. « Il nous faut une législation, comme celle contre le racisme, mais adaptée à ceux qui propagent la haine sur Facebook, Instagram ou TikTok. Les médias devraient modérer les espaces de commentaires », a-t-il affirmé, citant en exemple le quotidien Público, qui a récemment renforcé la modération de ses contenus en ligne.
Pour la conseillère PSD Mariana Ferreira Macedo, « les associations qui soutiennent les plus vulnérables doivent savoir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent compter sur le soutien de la municipalité ». Elle a réaffirmé que Porto devait rester « une ville de tolérance, où le discours de haine n’a pas sa place ».
Le conseiller CDU Vítor Vieira a exprimé sa « solidarité totale » envers l’association CASA et ses bénévoles, appelant le gouvernement à prendre des mesures pour éviter la répétition de tels actes haineux.
Du côté du Bloco de Esquerda, Sérgio Aires a proposé une réunion d’urgence de la cellule municipale en charge de l’intervention sociale (NPISA), s’inquiétant d’une « banalisation des violences d’extrême droite » dans le pays, rappelant notamment les récentes agressions à Lisbonne et Guimarães.
« Nous vivons une époque troublée, marquée par des événements de plus en plus inattendus », a reconnu le vice-maire Filipe Araújo.
Le conseiller socialiste Tiago Barbosa Ribeiro a quant à lui appelé à « une réflexion collective sur la nécessité de promouvoir un dialogue respectueux », y compris au sein des institutions : « Que ce soit clair, les autorités de Porto seront toujours en première ligne pour défendre un discours responsable et pacifié ».
Enfin, la police a révélé qu’un homme de 24 ans avait été interpellé pour avoir frappé un agent, après avoir refusé de s’identifier lors d’un contrôle, consécutif à la plainte de deux femmes victimes d’agression verbale et physique à Largo da Lapa. Un autre suspect, âgé de 27 ans, a également été identifié.
Ce climat de tension a déclenché plusieurs manifestations ce week-end à Lisbonne, Porto et Coimbra, dénonçant la montée des violences d’extrême droite dans le pays.
Source : Lusa
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