Le juge Ivo Rosa ne s’est pas contenté d’être malade à la veille de l’ouverture de « l’enquête pénale la plus complexe de l’histoire de l’enquête portugaise » (Cliquez ici) il l’a fait après avoir restitué une fortune à un membre de la famille bancaire impliquée.
Manuel Espírito Santo a bénéficié de la décision (prise vendredi dernier mais communiquée seulement hier) à hauteur d’environ un demi-million d’euros, écrit Correio da Manhã.
Parmi les actifs « dégelés » par le juge Rosa figurent une Cadillac, deux propriétés et une pension mensuelle de 30 000 €, indique le journal.
Le ministère public peut faire appel de la décision du juge Rosa. Si tel est le cas, l’appel sera entendu par les juges de la Cour d’appel de Lisbonne « qui, ces dernières années, ont annulé diverses décisions du magistrat du Tribunal central d’instruction criminelle » (c’est-à-dire le juge Rosa).
Le problème est néanmoins l’annulation au compte-goutte des mesures prises dans le passé ostensiblement pour garantir que les « victimes de BES » auront des garanties à tirer en cas de « verdicts de culpabilité » (Cliquez ici).
Selon CM, la raison de la décision du juge Rosa était qu’il n’a pas pu identifier des faits dans le cadre de l’enquête du ministère public qui montraient que Manuel Espírito Santo était susceptible de « vendre, céder ou cacher des biens », voire de vider ses comptes bancaires.
Comme cela est devenu prévisible avec le juge Rosa, il a reproché aux procureurs de « ne pas réussir » à apporter cette preuve.
CM comble également certains des « blancs » : Manuel Espírito Santo a subi un accident vasculaire cérébral en 2019. Depuis, il est alité – désorienté et incapable de prendre des décisions – « dépendant de l’aide de tiers dans toutes les activités quotidiennes de base ». En raison de la saisie de ses biens – décrétée par le « numéro opposé » du juge Rosa au tribunal correctionnel, Carlos Alexandre –, le fardeau supplémentaire des difficultés financières complique la situation.
Selon le ministère public, les activités criminelles présumées de M. Espírito Santo ont entraîné des pertes d’« environ 4 milliards d’euros ». Les avoirs initialement gelés étaient déjà insuffisants pour garantir une quelconque indemnisation aux victimes de la débâcle bancaire… en cas de futur verdict de culpabilité dans le procès qui n’a pas encore commencé.
Le temps qu’il faut pour amener ce procès devant les tribunaux a déjà vu le cousin de M. Espírito Santo, Ricardo Salgado – l’ancien soi-disant « patron de tout cela » – développer la maladie d’Alzheimer, et donc ne pas être en mesure de répondre aux questions.
Quant à la raison du retard pris hier dans le démarrage de la phase d’instruction de cet opus d’enquête, CM dit que tout le monde a été « pris par surprise » par la maladie de la juge Rosa.
Le magistrat a apparemment annoncé la nouvelle au tribunal « peu après 9 heures du matin », mais n’a pas précisé ce qui ne va pas chez lui.