La répression de l’immigration clandestine « est là pour rester », promet le ministre

La PJ cible « un réseau faisant circuler des milliers de migrants illégaux à travers l’Europe ».

La police de la PJ appuyée par l’agence SEF des étrangers et des frontières et les autorités d’autres pays mènent aujourd’hui une vaste campagne de répression contre un réseau criminel responsable de la libre circulation en Europe de dizaines, voire de centaines de milliers de migrants « en situation irrégulière ».

Le réseau est exécuté à partir de divers quartiers du Grand Lisbonne, expliquent les rapports. Et cela a été facilité par exploitant une loi « unique dans l’espace Schengen ».

En tant que tel, la loi de 2007 est considérée comme mettant l’ensemble de l’Union européenne « en danger, en particulier en ce qui concerne le terrorisme », déclare CNN Portugal.

Les perquisitions et les arrestations ont commencé tôt ce matin et ont été menées principalement dans la région du Grand Lisbonne autour de Martim Moniz, accompagnées d’autorités étrangères, indique le média.

Il y aurait une « douzaine de suspects, pour la plupart originaires des pays d’Asie du Sud-Est, de l’Inde au Pakistan ».

Ces suspects auraient mis en place un « stratagème pour pervertir le sens de la plateforme SAPA – le système de préarrangement automatique de SEF  » en encourageant des centaines de milliers de candidatures en ligne et de demandes d’entretiens par des migrants, sur la base de prétendus contrats de travail.

Le simple volume de trafic fait entrer le site SEF dans un état de « pré-rupture », incapable de faire face au nombre de candidats – et à force d’être simplement candidat, des milliers de migrants parviennent à se déplacer librement à travers l’Europe sur la base qu’ils « attendent des entretiens avec les autorités portugaises ».

Le coût de ce shoe-in pour l’Espace Schengen ? Seulement 1 000 €, dit CNN.

Si les immigrés sont « attrapés » dans le pays où ils se retrouvent, « il leur suffit de montrer leur inscription sur la plateforme SAPA et, dans le pire des cas, ils sont obligés de retourner au Portugal » – à partir de là, ils peuvent à nouveau « disparaître » et « circuler librement dans toute l’Europe ».

La ruse a été détectée à l’étranger, indique CNN, et parce qu’elle met en cause la sécurité des États membres, une JIT – Joint Investigation Team – a été créée, impliquant des autorités de différents pays mais dirigée par la PJ et le parquet portugais « parce que l’épicentre du problème se trouve à Lisbonne ».

L’enquête dure depuis plus d’un an, avec l’opération de ce matin une première grève sur le démantèlement du réseau.

En plus d’arrêter des personnes soupçonnées d’être à l’origine du stratagème, la PJ a déclaré qu’elle avait l’intention de retrouver et d’interroger des centaines de migrants recrutés.

Parlant du travail de la PJ jusqu’à présent, le ministre de l’Administration intérieure José Luís Carneiro a souligné qu’il y aura « des processus similaires dans un proche avenir.

« Il est important de faire passer ce message : les pratiques qui constituent des infractions pénales d’aide à l’immigration clandestine et/ou de traite des êtres humains doivent mériter une action rapide et efficace, qui garantisse la sauvegarde de l’État de droit et protège les droits fondamentaux », a-t-il déclaré aux journalistes.

« Ce qu’il faut condamner, et qu’il faut garder la main ferme, ce sont les pratiques illégales et irrégulières qui cherchent à contourner indûment les instruments mis en place pour soutenir l’immigration en termes réguliers », a-t-il souligné.

José Luís Carneiro a également souligné que l’opération en cours montre que le gouvernement est conscient de pratiques potentiellement illégales.

« L’intégration des inspecteurs du SEF dans la PJ permettra – comme nous le verrons dans un avenir proche – de renforcer également notre système de sécurité intérieure pour lutter contre l’immigration illégale et les pratiques de traite des êtres humains », a-t-il ajouté.

L’attention des médias sur le nombre d’immigrants d’Asie du Sud-Est arrivant au Portugal a culminé ces dernières semaines, avec un certain nombre de clips et publications sur les réseaux sociaux (ainsi que des enquêtes) soulignant à quel point certains quartiers du centre-ville ont changé.

Le tournant est survenu plus tôt cette année après un incendie dans une propriété remplie de migrants, dont deux sont morts.

Matériel source LUSA/ CNN Portugal

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