La Fédération nationale des médecins (FNAM) tire la sonnette d’alarme après un nouvel incident dramatique survenu dans la région de Lisbonne et de la Margem Sul.
Une femme enceinte de 38 ans, à haut risque obstétrical, a perdu son bébé durant un transfert en ambulance de 60 kilomètres entre Barreiro et l’hôpital de Cascais, faute de place dans une maternité plus proche.
Quelques heures plus tôt, une autre femme de 31 ans, également enceinte, avait connu une issue similaire après avoir été conduite, elle aussi, dans un établissement situé à plus d’une heure de route.
Ces drames s’ajoutent au cas récemment médiatisé d’une patiente de Seixal, à terme de sa troisième grossesse, qui avait été contrainte de se rendre dans cinq hôpitaux différents en l’espace de 13 jours avant de subir une césarienne en urgence, trop tardive pour sauver son bébé.
Pour la FNAM, ces situations illustrent un dysfonctionnement profond du système de santé public portugais (SNS) et marquent un « point de rupture inacceptable ».
Joana Bordalo e Sá, présidente de la fédération, a pointé du doigt la responsabilité du gouvernement et exigé un changement immédiat de politique de santé, dénonçant l’état de chaos dans les services d’urgences obstétricales.
« Nous exigeons une réforme immédiate des politiques de santé, afin de restaurer la dignité, la sécurité et l’humanité du SNS. Ce qui s’est passé est intolérable, et nous ne pouvons pas permettre, en conscience, que cela se reproduise », a-t-elle déclaré à l’agence Lusa.
Joana Bordalo e Sá a affirmé que ces drames ne sont pas des accidents, mais le résultat direct des politiques mises en œuvre par le ministère de la Santé, actuellement dirigé par Ana Paula Martins.
Elle appelle à un renforcement urgent des équipes médicales, à l’amélioration des carrières et à la fin d’une gestion de crise « par colmatage permanent ».
« Il est tout à fait possible de recruter rapidement des médecins pour le SNS. Il suffit d’une volonté politique », a-t-elle insisté.
Une crise systémique, des responsabilités partagées
La FNAM reconnaît que les problèmes structurels des soins obstétricaux n’ont pas commencé avec le gouvernement actuel. Sous les précédents gouvernements socialistes, des tragédies similaires avaient conduit des ministres à démissionner. Ce n’est pas le cas d’Ana Paula Martins, qui refuse jusqu’à présent de se retirer.
De son côté, la Direction exécutive du Service national de santé a assuré, dans une déclaration officielle, que dans le cas de la patiente vue par cinq hôpitaux, les protocoles en vigueur ont été respectés : « À chaque étape, la patiente a été examinée en temps voulu par des professionnels qualifiés, a bénéficié des examens nécessaires et reçu les conseils appropriés. »
L’IGAS (Inspection générale des activités de santé) a indiqué suivre attentivement l’évaluation menée au sein des cinq établissements concernés, aux côtés des organes de direction de chaque hôpital.
Source : LUSA/ Expresso
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