La Cour constitutionnelle oppose son veto à la « loi sur la cybercriminalité »

La Cour constitutionnelle du Portugal a rejeté la « loi sur la cybercriminalité » qui aurait permis aux autorités d’accéder aux courriels/communications électroniques privés des personnes sans l’autorisation d’un juge.

La loi « qui transpose la directive européenne relative à la lutte contre la fraude et la contrefaçon des moyens de paiement autres que les espèces » a été approuvée au parlement en juillet.

Les votes pour sont venus du PS, PSD, Bloco de Esquerda, PAN, PEV et Chega. Il n’y a eu aucun vote contre mais PCP, CDS et IL se sont abstenus.

Il appartenait au président Marcelo d’envoyer le texte à la Cour constitutionnelle pour clarification.

Público rappelle le débat sur ce sujet divisé PS socialistes. « A la veille du vote final, le député José Magalhães a déclaré qu’il demanderait une vocation à la Chambre, afin de la voir opposer son veto pour éviter son inconstitutionnalité ».

Mais quelque chose a dû se passer, car le « parlementaire a fini par laisser passer le vote sans s’en rendre compte ».

M. Magalhães a ensuite « fait appel au président pour qu’il envoie le diplôme à la Cour constitutionnelle », ce qui est exactement ce qui s’est passé.

Si la loi avait été respectée, elle aurait supprimé l’une des garanties les plus importantes qui existent dans une démocratie : la séparation des pouvoirs.

Sur cette base, la question doit être pourquoi aucun parti politique n’a-t-il voté contre ?

La réponse semble résider dans le fait qu’aussi inconstitutionnelle soit-elle, la Commission européenne a pris des mesures contre les pays qui n’ont pas transposé sa directive en droit national.

La Suède, par exemple, a été condamnée à trois millions d’euros d’amende pour ne pas avoir transposé la directive jusqu’en 2012 (la directive date de 2006…)

D’autres pays, dont l’Autriche, la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, l’Allemagne,
L’Irlande et la Roumanie ont depuis longtemps rejeté la directive comme inconstitutionnelle et/ou
a renvoyé l’affaire devant la Cour de justice européenne au motif qu’elle viole
droits fondamentaux.

En d’autres termes, il s’agit d’un problème de longue haleine, que le Portugal a réussi à aborder depuis des années.

Le texte va maintenant revenir à la Chambre pour une nouvelle « réflexion ».

natasha.donn@algarveresident.com

Share this story

PinIt
LinkedIn
Share
WhatsApp