Personne ne peut nier que le monde semble aujourd’hui très effrayant, avec deux guerres à grande échelle qui font constamment l’objet de reportages, à la fois dans les médias et sur les réseaux sociaux.
En tant qu’adultes, je suis sûr que l’on conviendra que le monde semble actuellement être un endroit sombre. Par expérience directe, je sais que même les très jeunes enfants sont à la fois conscients des guerres et du conflit actuel au Moyen-Orient, car on rapporte beaucoup sur le nombre atroce d’enfants tués. Les adultes peuvent trouver ces événements extrêmement difficiles à comprendre, sans parler de nos enfants.
Naturellement, en tant que parents, nous voulons protéger nos enfants de l’exposition à ces atrocités. Cependant, à l’ère du multimédia, je dirais que c’est pratiquement impossible. Même si votre enfant n’a pas entendu parler des événements récents, alors un de ses amis en aura entendu parler et, inévitablement, ce sera un sujet de discussion dans la cour de récréation.
Le fait que la guerre à Gaza ait déjà entraîné la mort de tant d’enfants et que les rapports détaillent explicitement des images très graphiques a conduit les enfants de tous âges à s’identifier aux événements horribles qui arrivent à d’autres enfants. Il est important, en tant que parents et éducateurs, que nous permettions que la discussion se déroule de manière positive, proactive et calme, sans préjugés politiques ni peur.
Des recherches ont montré qu’une grande couverture médiatique peut être extrêmement nocive pour la santé mentale d’un adulte. Premièrement, en tant que parents, nous devons réglementer la quantité d’informations potentiellement dangereuses qui sont rapportées quotidiennement et la fréquence à laquelle elles sont évoquées.
En fin de compte, en tant que parents, nous connaissons nos propres enfants. Même si nous aimerions tous que nos enfants conservent leur innocence le plus longtemps possible, il s’agit inévitablement d’une situation à laquelle il faut remédier pour préserver leur santé mentale. Les enfants en sécurité, dotés des connaissances appropriées et ayant la possibilité de discuter ouvertement, deviendront plus résilients.
Comme pour tout sujet concernant les enfants, chaque relation parent-enfant sera différente. Le degré de discussion avec un enfant dépend beaucoup de son âge et de sa maturité émotionnelle. En fin de compte, certains enfants peuvent ne pas être affectés du tout, tandis que d’autres peuvent être plus traumatisés. Cependant, tous auront besoin de notre soutien et de notre compréhension pour se sentir en sécurité.
Lorsque vous abordez ce sujet difficile, commencez par le début en demandant à votre enfant ce qu’il sait et ce que cela lui fait ressentir. Il est important de ne pas rendre les enfants anxieux en leur transmettant nos propres pensées et nos éventuelles angoisses. Laissez votre enfant parler et prenez le temps d’écouter. Soutenez votre enfant et rassurez-le sur sa sécurité. S’ils ont des informations erronées, aidez-les à comprendre les faits de manière neutre et apolitique. Ne donnez pas votre avis, mais laissez plutôt votre enfant exprimer pleinement ce qu’il ressent et ce qu’il a entendu ou vu.
En tant qu’adulte, il est important de ne pas hésiter à reconnaître l’horreur de la guerre et ce que votre enfant sait et comprend. Sans vous y attarder, assurez-vous que l’exposition est limitée et qu’ils sachent que vous êtes là pour soutenir et écouter leurs préoccupations. L’écoute est la clé absolue.
Actuellement, nous vivons une période très difficile. En tant qu’adultes, nous avons un rôle très important à jouer pour maintenir la santé mentale et atténuer les inquiétudes des adultes de demain !
La paix est ce dont chaque être humain aspire et elle peut être réalisée par l’humanité à travers l’enfant – Maria Montessori
Par Pénélope Meilleur,
Consultante en éducation internationale