Bruxelles donne deux mois au Portugal pour corriger le « traitement discriminatoire des enseignants »

Le gouvernement portugais a deux mois pour « corriger » son traitement discriminatoire des enseignants – c’est-à-dire qu’il doit augmenter les salaires des enseignants sous contrat à durée déterminée en fonction de leurs années d’expérience – ou faire face à des poursuites devant la Cour de justice de l’Union européenne.

Faisant état de cette évolution aujourd’hui, le tabloïd Correio da Manhã déclare que le syndicat des enseignants Fenprof est « satisfait » mais pas convaincu que la décision ne mènera nulle part.

Bruxelles doit mettre sa menace à exécution, déclare le secrétaire général Mário Nogueira – et ne pas se laisser distraire (ce qui est la crainte du syndicat).

Il a déclaré au journal que la plus grande préoccupation de Fenprof était qu’un « régime d’exception » puisse être ouvert, permettant au Portugal de continuer à sous-payer les enseignants sous contrat à durée déterminée.

Le problème repose sur le fait que les enseignants sous contrat « gagnent toujours la même chose », quel que soit le nombre d’années de service et d’expérience qu’ils apportent au travail.

« Les enseignants qui se voient proposer des contrats à durée déterminée gagnent toujours 1 000 € de « liquidos » (salaire net) lorsque les enseignants effectifs (c’est-à-dire les enseignants occupant des postes permanents) le gagnent au cours de leur première année de service, évoluant dans les échelles salariales jusqu’à une 10e année au cours de laquelle ils gagnera le double », explique CM.

La Commission européenne a ouvert une procédure contre le Portugal à ce sujet en novembre dernier.

Le gouvernement a « répondu » avec une justification qui « n’a pas convaincu », dit le journal.

« Le Portugal ne peut pas justifier les différences de traitement », a confirmé la Commission européenne dans un communiqué.

D’où ce « second tour » du procès, qui donne au Portugal deux mois pour prendre « les mesures nécessaires », sous peine d’affronter la justice européenne.

Jusqu’à présent, il n’y a eu « aucune réaction » de la part du ministère de l’Éducation, rapporte le CM – reconnaissant que toute augmentation des paiements aux enseignants aura d’énormes répercussions sur le budget de l’État.

Pour donner une idée du « problème », le pays comptait au cours de la dernière année scolaire 20 000 enseignants sous contrat à durée déterminée. Beaucoup d’entre eux, s’ils reçoivent de nouveaux contrats pour l’année universitaire en cours, auront droit à des augmentations de salaire substantielles…

natasha.donn@portugalresident.com

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