Un nouvel avertissement est venu sur la précarité provoquée par la pandémie.
L’ONG pour les sans-abri CASA (Centro de Acolhimento do Sem-Abrigo) a parlé à Lusa, principalement du problème « non résolu et complexe » des 8 100 sans-abri du Portugal. Mais le directeur général Nuno Jardim a également mis en lumière un nouveau problème : celui des « sans-abri avec un toit au-dessus de la tête », mais très peu d’autres.
Il a décrit les « nouvelles caractéristiques » de ce phénomène qui, en termes de demande, a augmenté la charge de travail de CASA de 40 %.
« Il y a plus d’étrangers, de gens qui travaillent dans l’industrie hôtelière » et qui, d’une manière ou d’une autre, ont échappé au filet pour pouvoir prétendre à un soutien financier.
M. Jardim les a décrits comme des « sans-abri avec un toit », car ces personnes ont tendance à vivre soit dans une maison, soit dans une chambre, mais n’ont « aucune condition pour une vie digne ».
Ils auront eu des « emplois précaires » (emplois éventuellement payés en espèces, sans contrat) avant la pandémie, qu’ils ont perdus une fois qu’elle a frappé.
CASA soutient actuellement environ 7 000 personnes dans tout le pays, dont seulement 2 500 sont véritablement « sans-abri ».
La Légion de la Bonne Foi (Legião de Boa Vontade) de soutien social souligne qu’elle aussi a reçu un nombre « très, très important » d’appels à l’aide de familles en grande difficulté.
L’assistante sociale Susana Veiga a déclaré à Lusa que la légion recevait « trois ou quatre appels par jour, principalement pour de la nourriture ».
Les familles cherchent également de l’aide pour payer les factures des services publics, a-t-elle déclaré.
L’association de soutien, la Communauté Vie et Paix, explique que sa distribution de colis alimentaires a presque doublé en mars 2020, en raison des réfugiés, des prisonniers récemment libérés et des chômeurs qui viennent s’ajouter aux demandes habituelles de la communauté traditionnelle des « sans-abri ».
Alors que la campagne politique occupe toujours l’essentiel de l’attention des médias cette semaine, de graves problèmes socio-économiques comme ceux-ci feront sans aucun doute l’objet de discussions et d’autres idées de stratégie une fois qu’un nouveau gouvernement aura été formé.
L’espoir est que la reprise de l’économie assurera le retour au travail d’un grand nombre des « nouveaux sans-abri » et qu’ils pourront à nouveau se débrouiller seuls. Mais avec la hausse de l’inflation, il est peu probable que leurs problèmes disparaissent du jour au lendemain. En effet, le chômage de fin 2021 a montré la première augmentation des effectifs inscrits à Pôle Emploi depuis huit mois (Cliquez ici).